p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Jameleddine EL HAJJI p class="p3" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Lors d'une réunion avec les chefs d'états-majors de l'armée tunisienne, Le Président de la République Kaïs Saïed, également président du Conseil National de la Sécurité a redit, pour la énième fois, son affirmation sur l'existence de machinations internes visant l'implosion de l'Etat tunisien et de ses institutions, sur consignes étrangères. Nonobstant le caractère répétitif de ces déclarations, on est loin des déclarations banales ou de circonstance que nous devrions passer comme un protocole de langage ou un mode d'expression hyperbolique, fidèle à la vocation première de la langue arabe classique : l'exagération. Cette fois-ci, les déclarations du chef de l'Etat tombent au moment où des «parties» s'en prennent, sur le terrain et dans les fameuses caves de l'action clandestine, à l'Armée Nationale et aux forces porteuses d'armes. Les causes immédiates du présent épisode tiennent à une course poursuite que l'armée a assurée sur les frontières sud du pays. Notons à cet égard qu'aucun communiqué de l'armée, ni de la police, ni de la douane n'a fait état de la mort d'un quelconque contrebandier lors de cette scène, laquelle n'a pas été suivie mécaniquement par les agressions et la «campagne» qui s'est organisée, ultérieurement, contre les gardes-frontières de la région du sud-est, jouxtant la bouillonnante Libye. Les choses auraient été traitées avec moins de nervosité, ou bien avec un moindre alarmisme, si ce n'était la suite. A l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la coalition El Karama présente un projet d'amendement « limitant » les prérogatives et les compétences de la Cour Martiale, ou tribunal militaire selon les écoles. Un projet que le bureau de l'ARP a fait passer en plénière comme une lettre à la poste. Ainsi, après la diabolisation des organisations nationales comme l'UGTT, le rôle semble venu de secouer l'Armée Nationale. L'objectif ? Plus de démocratie en étouffant l'indépendance des institutions. L'ARP creuset de machinations Ce qui intrigue dans cette manière de faire de la députation, c'est que les projets de loi qui moisissent depuis des lustres dans les tiroirs de l'ARP, semblent ne plus être « vendeurs ». Au profit d'une nouvelle école de législation du tac au tac, où les projets de loi ne sont plus qu'une arme que l'on glisse à l'ARP, au gré d'une actualité sur laquelle on n'a pas grande emprise. Non seulement de par la Constitution, mais aussi les compétences techniques, dont certaines échappent à tous les systèmes d'éducation classiques ou « civils ». S'attaquer donc à l'institution militaire suite à une «opération» aussi floue n'augure rien de bon pour la Sécurité Nationale. Doit-on pour autant mettre l'armée tunisienne du 21ème siècle aux mains de Makhlouf et de ses oies d'El Karama, afin de gérer l'inviolabilité de notre territoire ? Normalement, et dans le cadre d'un juridisme marchand qui a sévi au cours et après les élections de 2019, on devrait tout d'abord consulter le rapport balistique, c'est-à-dire la balle qui a tué le contrebandier, sa trajectoire, avant de se prononcer sur l'auteur du tir. Et comme une balle renvoie à un tireur et un seul, de quel droit incriminer une institution de l'Etat aussi prestigieuse que l'Armée Nationale d'une balle perdue pendant une tentative de violation du territoire national, à son flanc sud ? L'opinion publique maintenue dans le flou En fait, la réunion du chef de l'Etat et son allocution devant les chefs d'états-majors, dépasse en importance, voire en gravité les vraies dimensions qu'une conspiration dont seuls le chef de l'Etat et son Conseil National de Sécurité connaissent les vraies dimensions. C'est sur ce point justement que commence l'inquiétude de l'opinion publique et des institutions compétentes de la République. Si l'on ramasse la totalité des discours allusifs du Président de la République, on n'aura aucun mal à définir, parfois par leurs noms, les parties impliquées dans des agissements qui devraient justement n'atterrir qu'en cour martiale. Car, contre la haute trahison, et dans une démocratie qui se respecte, aucune forme d'immunité ne tient la route. Il nous reste simplement de nous interroger sur les détails de cet acharnement d'une catégorie «bien orientée» d'individus et de «députés», rompus désormais à déshonorer les institutions de la Défense et de la Sécurité supérieure du pays, par ces temps de mauvais vents. Il est donc grand temps de le dire avant de le crier. Le (ou les) dossiers de ces ingérences qui préparent des immixtions étrangères en territoire national soient mis devant les citoyens, leur caractère étant plus compromettant sur la population que l'éphémère corona virus. Lors de ses premières déclarations voici quelques mois, le chef de l'Etat parlait de « parties étrangères » hostiles à la stabilité du pays. Aujourd'hui, et devant les chefs d'états-majors, il décline les parties à la solde de ces visées inamicales ou carrément ennemies. En même temps, nous n'avons eu vent d'aucun contact diplomatique avec les parties incriminées. Aucun diplomate en place n'a été convoqué. Aucune plainte n'a été adressée au nom de la Tunisie à une quelconque organisation régionale ou internationale compétente. Prévarication ou pusillanimité ? Esprit tactique surplombant ? Nul ne le sait. Pour l'instant, la Justice se tait. L'ARP s'affaire à saper tout effort de changement. La classe politique sirote son mutisme, on ne sait trop par quel sentiment. En tout cas pas par «devoir accompli». Ce qui aggrave encore la situation, c'est cette solitude qu'inspirent les déclarations, plus laconiques les unes que les autres, que le chef de l'Etat enchaine chaque semaine, et depuis des mois, sans que l'on sache ce qui se trame contre la souveraineté du pays. En fait, qui s'acharne à faire de la Tunisie un dégât collatéral du conflit en cours en Libye ? p class="p3" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"