p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Slim BEN YOUSSEF p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Prévisible a été la démarche du Président, imprévisible cependant, était le nom qu'il a choisi. Egal à lui-même et toujours aussi fidèle à sa posture « anti-establishment », Kaïs Saïed n'y est pas allé de mainmorte, encore une fois, pour infliger un énième camouflet à la cohorte « partitocrate » parlementaire, avec Ennahdha comme tête de gondole, en désignant, contre toute attente, Hichem Méchichi, ministre sortant de l'Intérieur, pour former le prochain gouvernement, après le départ prématuré du Fakhfakh démissionnaire. Première mission de Méchichi : parvenir à arranger la mélodie, en accordant quelques violons, dans un paysage politique plus que jamais cacophonique et dissonant. Le tout, en l'espace d'un mois. « Fils » de l'Administration tunisienne, juriste de vocation, énarque de formation, Méchichi, qui plus est, disciple favori du Président, dispose, de facto, d'une pléiade d'atouts dans sa manche. Ancien directeur général de l'Agence nationale du contrôle sanitaire et environnemental des produits (ANCSEP), il a occupé, à partir de 2014, le poste de chef de cabinet, respectivement, aux ministères des Transports, des Affaires sociales et de la Santé. Homme de confiance de Kaïs Saïed et adepte non avoué du « saïedisme », il a été nommé premier conseiller à la Présidence de la République en février 2020, avant d'être « catapulté », quelques jours après, ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Fakhfakh. Le « coup de rein » du Président ! Une ascension manifestement fulgurante qui finit, en deux temps trois mouvements, par le « parachuter », chose impressionnante, carrément à la Kasbah. Propulsé grâce à un véritable « coup de rein » du Président –un « coup de pouce », ce serait peu dire !-, le Méchichi n'était même pas parti, en vérité, comme un « outsider » dans cette cavalcade à la « primature ». Résultat des courses : un Saïed plus que jamais « turfiste », et désormais acculé à assumer entièrement la responsabilité politique des futures prestations, s'il en est, de son « poulain ». Car, et à la différence de Fakhfakh, « déniché » dans un premier temps, faut-il le rappeler, parmi une flopée de noms proposés par les partis politiques, Méchichi, en revanche, ne figure, cette fois-ci, dans aucune des « short-list » présentées par les blocs parlementaires. De plus en plus radicale, l'approche décidément subversive et tranchante du Président reflète, ainsi, et de manière ostensiblement évidente à l'opinion publique nationale, son malaise désormais avoué et décidément grandissant vis-à-vis des particules politiques éminemment antagonistes, et de leur « légitimité » parlementaire, qui commence visiblement à constituer un véritable danger pour la Nation. En témoignent, bien sûr, les querelles de clochers soutenues à l'intérieur de l'« hémicycle », à un rythme déraisonnablement quotidien, mais aussi et surtout, l'incapacité de cette même « élite » parlementaire, de former ne serait-ce qu'un gouvernement, au vu de son extrême éclatement, et encore moins de garantir une stabilité tant escomptée de l'Exécutif, et ô combien nécessaire et indispensable dans ce contexte délicat de crise tant sociale qu'économique et financière. Du bois dont on fait les flûtes ? Conditionné visiblement par une conjoncture politique des plus scabreuses, le président Kaïs Saïed a, certes, surpris son monde en choisissant Méchichi pour composer le futur gouvernement. Mais, en avait-il vraiment le choix, au vu du manque flagrant de sérieux, remarqué dans les « propositions » des partis politiques : de l'arrogante Al Karama qui boycotte ouvertement le processus, en passant par Ennahdha qui ne fait que « copier » les propositions de Qalb Tounès, en arrivant à la posture éminemment provocante d'Attayar qui présente tout bonnement trois de ses leaders. Tout cela sans compter les démarches totalement indifférentes d'Echaâb, d'un côté, qui invite presque à découvert le président à choisir son propre candidat, ou du PDL, de l'autre côté, qui semble plus absorbé par sa lutte contre Ghannouchi et ses « khwanjiya » que par la gouvernance des affaires du pays. Quoi qu'il en soit, c'est à Méchichi, maintenant de prouver qu'il n'est pas du bois dont on fait les flûtes, et de justifier, par là même, toute la confiance témoignée par son « mentor » Kaïs Saïed. Lancé dans le grand bain en pleine crise sociale et économique aigue, doublée par une situation sanitaire improbable, Méchichi n'a décidément pas droit à l'erreur : il doit faire ses preuves. A lui désormais de sortir le grand jeu. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"