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A chacun sa résilience(II)
Publié dans Le Temps le 04 - 08 - 2020

Les marionnettistes indépendants ont dû trouver des palliatifs pour pouvoir continuer à travailler. Passés la panique et le désespoir des premiers temps de la pandémie de la Covid-19, certains artistes ont eu la capacité à surmonter ce choc traumatique. Ils se sont résiliés pour continuer à créer, malgré certaines autres difficultés..
Outre les difficultés liées à la Covid-19, traitées lors de la table ronde Union Internationale de la Marionnette (UNIMA) commission Afrique du projet RésiliArt initié par l'UNESCO, les sept intervenants, qui, rappelons-le, étaient Soro Badrissa de Côte d'Ivoire, Yaya Coulibaly du Mali, Patricia Gomis du Sénégal, Faustin Kaoua-Leturmy de la République du Congo, Ngonde Sunda de la RDCongo, Naomi Van Niekerk d'Afrique du Sud, et Habiba Jendoubi de Tunisie, ont abordé, chacun, la manière dont ils se sont résiliés mais aussi la situation de la marionnette dans leur pays respectif et celle de la femme manipulatrice.
Sa résilience, Naomi Van Niekerk l'a trouvé dans les films d'animation. «Je fais seule des films d'animation, a-t-elle déclaré. (Parfois, c'est) un travail de commande, et ce n'est pas toujours intéressant. [Mais], cela me permet de diversifier ce que je fais. C'est une opportunité pour les marionnettistes de transposer leur travail vers un travail en ligne». Travail en ligne comme l'a, aussi, souligné Patricia Gomis : «(Il faut) des projets en ligne, comme des formations, des ateliers», et d'ajouter : «Ce qui nous a donné de l'espoir c'est que la pandémie n'a pas su atteindre nos cerveaux. On s'est dit qu'on allait écrire de nouveaux projets pour aller de l'avant».
Certains ont profité de la situation pour écrire, préparer ou peaufiner leurs projets de créations ou autres, comme c'est le cas de Habiba Jendoubi : «Chacun de son côté a essayé d'élaborer, de réfléchir à son travail. Cette situation m'a permis de repenser ma nouvelle création ''Voyage''».
«Ma dernière mission avant de mourir, a déclaré Yaya Coulibaly, c'est de faire acte de transmission. Je suis en train de définir un grand atelier à la création de certaines marionnettes-clés qui pourront servir d'exposition itinérantes dans la sous-région ouest-africaine et même ailleurs». «De mon côté, a dit Faustin Kaoua-Leturmy, en tant qu'auteur, j'ai pu continuer mes écrits».
Etats de la marionnette
A Kinshasa, Ngonde Sunda a le projet de faire un festival de marionnettes et des initiations à cet art à travers des ateliers dans les écoles et en y faisant des spectacles gratuits : «Ma compagnie crée des spectacles tous les quatre ans (faute de moyens). J'ai fondé la compagnie pour pérenniser l'art de la marionnette».
Pérenniser l'art de la marionnette ou la faire découvrir, c'est ce qui est ressorti de cette table ronde.
«Avant 2013, l'art de la marionnette n'était pas développé en Côte d'ivoire, a déclaré Soro Badrissa. En 2013, nous avons obtenu la médaille d'or aux jeux de la Francophonie. Cela a donné envie à beaucoup de jeunes de pratiquer cet art. A cette époque, nous étions cinq à Ivoire Marionnettes. C'est comme ça que nous avons pensé à créer une académie, et ce, pour former dix jeunes sur un cycle de trois ans, en partenariat avec l'Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (INSAAC). Nous voulons faire de la Côte d'Ivoire un pôle de la marionnette».
Pour Patricia Gomis, 2020 était une année importante : «Nous avons commencé des collaborations avec des instituts pour donner une valeur à la marionnette. Au Sénégal, l'art de la marionnette est méconnu. Dans le centre que je dirige, on essaye de développer cet art par différentes activités».
Pour Yaya Coulibaly, le manque de considération de la marionnette est dû à une question politique : «Les gouvernements africains ont très peur de la marionnette, parce que quand un message passe par les marionnettes il reste (ancré dans les esprits). Dans la plupart de nos théâtres, l'identité des marionnettistes est tenue secrète, donc on peut critiquer le pouvoir en place. A nous, marionnettistes, de faire en sorte que les décideurs, les gouvernements puissent être initiés à leur tour (à cet art), qu'ils sachent ce qu'est la marionnette. Nous avons ces rôles de pédagogues, de formateurs, d'anciens de la société, et d'expliquer ce qu'est la marionnette».
Et les femmes marionnettistes dans tout ça ?
«Je me suis toujours considérée égale à mes collègues marionnettistes masculins. Notre sensibilité, notre approche envers la société, etc., orientent notre vision vers d'autres angles», a déclaré Habiba Jendoubi, précisant qu'elle formait, à l'Institut Supérieur d'Art Dramatique (ISAD), huit marionnettistes dont sept étaient des jeunes filles. Patricia Gomis n'a pas de problèmes en tant que marionnettiste femme.
Par contre, dans d'autres pays, il n'en va pas de même. Yaya Coulibaly a expliqué pourquoi il y avait très peu de femmes marionnettistes au Mali : «Dans la tradition malienne, la marionnette est maléfique à la femme et la rend rebelle. Au Mali, une femme ne peut devenir marionnettiste que quand elle atteint l'âge de la ménopause».
Faustin Kaoua-Leturmy a parlé du cas de la République du Congo : «(Tout d'abord, il faut préciser qu') il n'y a pas de marionnettistes à Brazzaville. Cette pratique n'est pas encouragée et n'est pas connue. Il n'y a pas de projets autour de la marionnette. A la base, il y a beaucoup de femmes qui veulent se lancer dans la pratique du théâtre, de l'art. Mais à la fin, il n'y a pas beaucoup qui émergent, tout simplement parce que, dans leur parcours, nombreuses sont freinées par des choses liées à la famille, à l'accouchement, à la responsabilité de l'homme, qui, parfois, ne trouve pas utile que la femme continue à exercer ce travail-là, ou parce qu'il ne voit pas d'un bon œil ce métier».


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