p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Sans détour, les principaux partis du parlement affichent une fin de non-recevoir au gouvernement de compétences proposé par Hichem Méchichi, y compris les partis du bloc démocratique pourtant pressentis comme principal allié du nouveau gouvernement. Les analystes préviennent contre un risque fort probable d'une situation où le Président de la République sera pris pour responsable de ce qui adviendra de la situation. Nabil Karoui n'y est pas allé par quatre chemins à sa sortie de Dar Dhiafa en annonçant que le prochain gouvernement est celui du président et qu'il en sera le responsable. Qalb Tounès s'est déclaré, contrairement à Ennahdha, plutôt favorable à travailler avec le prochain gouvernement s'il s'oriente vers ce que ce parti considère comme important. Le Président Kaïs Saïed est, qu'il le veuille ou non, en première ligne cette fois et sans fard. Il a choisi un de ses fidèles pour former le gouvernement et ce fidèle n'est pas connu pour ses accointances avec les partis. En plus, il est clair que le concept de gouvernement de compétences indépendantes a été soufflé par le maitre de Carthage en réaction à la très mauvaise gestion des partis depuis octobre 2019. L'escalade en cours aboutira à mettre le Président dans une position délicate. L'ancien chef de Cabinet du Président Marzouki, Adnane Monser a résumé dans un post récent la situation : «Dans tous les cas, en désignant une personnalité de confiance sans passé politique et en allant vers un gouvernement non-partisan dans un moment très sensible, le président continue sa guerre d'interprétation de la constitution dans un registre qui fait de conflits de compétences une question de détails. Les vraies questions qui viendront après quelques semaines seront : que pourra faire le gouvernement face aux aléas d'une croissance négative de 12% ? Que proposera-t-il comme lois sur les sujets conflictuels, comment fera-t-il pour passer son budget ? Avec quelle majorité à l'ARP ? ». Ainsi et à moins que Méchichi ne trouve une solution pour garantir une « neutralité » bienveillante pour son gouvernement dans les 6 premiers mois, nous risquons de nous acheminer très tôt vers un autre blocage de institutions qui sera alors nuisible pas seulement aux partis mais également au président et à sa popularité. Le gouvernement de compétences indépendantes, que nous promet le chef du gouvernement désigné, fera face rapidement à une situation économique qui est en train de se dégrader chaque jour plus. Il fera peut-être aussi face à une deuxième vague de la pandémie du Covid 19 qui pointe son nez déjà ! Avec une rentrée scolaire et universitaire compliquée, des revendications « aberrantes » du principal allié, l'UGTT, qui réclame des augmentations salariales dans un pays qui fera -12% de croissance, avec un patronat dont beaucoup d'entreprises sont fermées ou à l'agonie, la tâche sera titanesque ! Aujourd'hui, le pays n'a pas besoin de plus de dissensions. L'ancien président Mohamed Ennaceur a appelé dernièrement à un congrès national auquel participeront toutes les parties prenantes, partis, organisations nationales, organisations de la société civile et présidence de la république. Ce congrès pourrait peut-être « inventer une ambition commune » à même de faire taire les dissensions et à mettre en avant l'intérêt national. Dans tous les cas, l'heure est grave et toute initiative dans ce sens ne pourra qu'aider le pays et ses citoyens à apercevoir un bout d'espoir ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"