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Kaïs Saïed se voit-il déjà «monarque présidentiel» ?
Publié dans Le Temps le 02 - 09 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Si cela ne tenait qu'à lui, il n'y aurait pas de paysage politique. Il n'y aurait pas de partis politiques, partis qu'il désigne d'ailleurs par cette formule : « certaines parties », chaque fois qu'il crie au complot. « Le syndrome conspirationniste » hante, en effet, Kaïs Saïed. Il ne le dit pas crûment, mais il juge que certains lobbys sont adossés à certains partis- si ce n'est l'inverse- et que ce sont « ces parties » qui sont à l'origine de tous les maux du pays. Il n'y voit que jeux d'intérêts, mainmise sur les rouages occultes de l'Etat ; cet Etat qui, à ses yeux, a besoin d'être purifié et de retrouver sa prééminence. Et, alors, ses discours deviennent inintelligibles, tandis que ses choix, à force de vouloir toujours dérouter, prêtent de plus en plus à équivoques. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Dans son style, contrairement à ce qu'auront fait ses prédécesseurs post-révolution, Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi, il fait comprendre que « la meilleure constitution du monde » (dixit Mustapha Ben Jaafar) a été taillée à la mesure des partis politiques, du moins à la mesure d'Ennahdha qui dominait la scène politique des temps de la rédaction de cette constitution. Et, quoiqu'elle ait eu la prétention de verrouiller le système pour ne guère laisser de brèches au retour du présidentialisme, cette constitution n'aura finalement réussi qu'à générer l'émiettement du paysage politique, la pléthore de partis parasitaires et, surtout, l'émergence d'idéologies d'un autre âge, alors qu'elles dépérissent partout dans le monde, si l'on exclue la fièvre populiste s'insinuant même dans les vieilles démocraties occidentales. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 15px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Saïed face à « la meilleure démocratie au monde » p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Difficile, dans notre contexte « démocratique » de juguler des phénomènes contre-nature et de tempérer certaines « ardeurs révolutionnaires » (Al Karama en est le prototype). Tout autant difficile d'empêcher certains partis nés de la 25ème heure de faire commerce des tourments existentiels d'une large frange du peuple ignorée par la croissance. Pour le reste, « la meilleure constitution au monde » a été érigée en texte sacré, tout en faisant en sorte que le mode de scrutin -tout voué à cette ridicule proportionnelle- favorise l'éclatement chromosomique du paysage politique tout entier. La représentation actuelle au sein du Parlement en est la résultante. Paysage émietté justement, avec son lot de tiraillements idéologiques entre islamisme qui s'essouffle, panarabisme d'arrière-garde, nostalgie de l'orthodoxie bourguibienne prônée par des Rcdéiste et, surtout, surtout, les fausses incantations révolutionnaires et, le tout, dans une dangereuse propension au populisme. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Kaïs Saïed s'en retrouve, de ce fait, à devoir répéter qu'il veille au respect d'une constitution qui n'a pourtant pas prévu son raz-de-marée électoral. Faute de la réformer, il s'en accommode tant bien que mal. Il se retrouve aussi à devoir toujours scander le mot « Etat », lui le chantre du localisme et de la décentralisation, alors que l'Etat fort est, par essence, centralisateur. En fait, le concept même d'homme d'Etat le dérange. Sans doute parce qu'il juge que seul le Chef de l'Etat en est constitutionnellement investi. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"C'est à partir de là, que Kaïs Saïed jongle avec les textes constitutionnels, qu'il nomme un « premier ministre » travesti, en la forme, en Chef du gouvernement (et nous disons bien « premier ministre ») juste pour avoir mainmise sue les affaires de l'Etat et, qu'à peu de frais, le Pouvoir revienne à Carthage. En soi, ce ne serait pas une mauvaise chose pour un pays devenu ingouvernable. Il nous faut bien -quitte à contredire Montesquieu- un Chef qui concentre tous les pouvoirs. Le régime présidentiel ne signifie pas, forcément, dictature. Il y a d'ailleurs le Parlement qui contrôle. Oui, mais encore faut-il commencer par réviser cette constitution, plutôt que de s'amuser à jongler avec les textes et les ...humeurs. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 15px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Humeur changeante p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 15px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"et lubies déroutantes p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Cela fait pratiquement neuf mois que Kaïs Saïed a été propulsé à Carthage grâce à un phénomène unique du genre : pas de parti et trois millions de Tunisiens qui l'ont plébiscité (et pas seulement élu). Un vote-sanction ; le choix de l'antisystème pour rompre avec la partitocratie, celle-là même qui a mené le pays à sa ruine. Kaïs Saïed est, en fait, l'homme de la rupture avec un système ayant gangréné le pays, tout autant que les institutions de l'Etat. S'il a choisi Fakhfakh, quoique ce dernier se soit quand même entouré d'une ceinture politique prête à casser, c'est peut-être pour prouver aux Tunisiens qu'un gouvernement partisan n'est pas la meilleure solution pour la gestion du pays. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Puis, face aux déboires de Fakhfakh, il réussit une entourloupe intimant l'ordre à celui-ci de démissionner, pour précéder la motion de censure qu'Ennahdha, vieux jeu, préparait avec minutie. Et, hop, il lui tire le tapis sous les pieds. Kaïs Saïed a même vu d'un bon œil le limogeage des sept ministres d'Ennahdha, tablant sur le ralliement de ses alliés de principe : Attayar et le Mouvement Echaâb, ceux-là mêmes qui s'identifient en le « gouvernement du Président ». Or, il y eut cette affaire de suspicion de conflits d'intérêts. Mais, avec un gouvernement réduit à la portion congrue, Fakhfakh a continué à gérer le gouvernement. En tous les cas, l'impasse était au bout de ce court chemin. Quelque part, néanmoins, le Président regrette Fakhfakh. Une symbiose commençait à se mouvoir entre les deux hommes. Parce que Fakhfakh œuvrerait à tout faire remonter à Carthage et, en plus, c'est le personnage qui tiendrait, le plus, la dragée haute à Ghannouchi et acolytes. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La mort dans l'âme, Kaïs Saïed renonce à Fakhfakh. Il se rabat alors sur Méchichi, tablant sur la discipline administrative de celui-ci. Kaïs Saïed en profite même pour en faire l'homme-tampon pour mettre sur pied un gouvernement non partisan. Du moins, en la forme. Méchichi en a eu pour son grade. Conspué par les partis -et même par les partis s'identifiant en le Président- voilà qu'il se retrouve dans l'œil du cyclone présidentiel. Car Méchichi se révèle être moins obéissant qu'il n'en avait l'air. Parce qu'il a commis l'outrecuidance de se concerter avec Ghannouchi, sans prévenir son mentor, à la maison de Habib Kchaou. Et, de fil en aiguille, et face à des nominations parachutées, Hichem Méchichi se fait revêche. Est-ce vrai que Kaïs Saïed a réuni ces partis avec lesquels il ne correspondait que par écrit, la veille de la plénière, pour leur faire comprendre qu'il valait mieux que le gouvernement Méchichi ne passe pas ? Ce serait simplement irresponsable et burlesque. Mais qu'il leur dise que, si ce gouvernement passe, ils n'auront plus de latitude de chercher à le remanier, cela prête à équivoque. En d'autres termes, autant le « descendre » tout de suite ? La contrepartie ? La promesse de ne pas dissoudre l'Assemblée. Tout aussi burlesque ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Car, finalement, personne n'a compris ce que le Président a en tête. Avec un « oui », ou avec un « non », la veille de la plénière et la réunion inédite avec certains partis, cela ressemble un peu à « la nuit des longs couteaux ». A défaut de putsch constitutionnel, Kaïs Saïed entend ramener l'épicentre du Pouvoir à Carthage. Il fera comme De Gaulle en 1958 : l'ébauche d'un « monarque présidentiel », manchette qui barrait, depuis, le journal « Le Monde ». Rien n'empêche : avec De Gaulle la France était un pays démocratique. Sauf que, tout en fondant son
propre parti -ce que Saïed ne fera pas- De Gaulle détestait les partis qui avaient clochardisé la IV République. Saïed est dans cette même psychologie. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.

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