p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Salah BEN HAMADI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Faute d'un certain renom sur lequel miser à l'occasion, les politiciens anonymes de la nouvelle vague chez nous et ailleurs se trouvent souvent acculés à puiser dans la vielle recette de la chasse à l'autre pour se faire valoir aux yeux de l'opinion. C'est ce qu'a essayé récemment l'actuel président français Macron en brandissant, à quelques vingt mois des prochaines élections présidentielles françaises, à la face de ses concitoyens, la menace d'un certain «séparatisme islamiste» pesant sur les acquis progressistes de la république française avec un plan de lutte sur mesure pour la contrer. Au lendemain de la révolution de janvier 2011, en Tunisie, l'accusation d'appartenance à l'ancien RCD était souvent employée par les nouveaux venus sur l'arène politique, entre autres les nahdhaouis, pour museler leurs détracteurs. Quoique se prévalant d'un certain charisme personnel, feu le président moderniste Béji Caïd Essebsi avait fait du dénigrement systématique de la Troïka dirigée par le parti islamiste d'Ennahdha son cheval de bataille afin d'accéder au pouvoir et il réussit admirablement. Héritier du RCD, le Parti destourien libre (PDL) marche sur ses traces, gagnant bien des points grâce à ce jeu. Et la liste est longue. Le paradoxe dans cette chasse à l'autre, ou chasse aux sorcières, est que les protagonistes se trouvent être, à la fois, les chasseurs et les autres à chasser. Si, pour le chef de l'Etat français, cet autre à chasser au nom de la pérennité de la civilisation occidentale est l'islamisme, pour les islamistes, par contre, l'autre à chasser est cette même civilisation occidentale. L'appellation Boko Haram, portée par l'organisation islamiste de ce nom au Nigéria, la plus ancienne du genre de notre époque, signifie que l'enseignement occidental est Haram, c'est-à-dire religieusement illicite. «Vous nous visez, nous vous visons». Démocratie A la vérité, c'est la démocratie, et plus particulièrement, l'antique démocratie grecque, qui a favorisé le développement de cette manière de se battre en politique, en transformant l'accès au pouvoir en une lutte d'éloquence et de rhétorique entre des groupes de citoyens appelés «partis politiques», où la victoire va à celui qui sache éliminer ses rivaux. Ainsi, est apparue la rivalité entre les groupes de droite et ceux de gauche, les conservateurs et les travaillistes, les républicains et les démocrates, les nationalistes et les libéraux, les modernistes et les islamistes. Et le meilleur moyen d'y parvenir, comme dans les combats physiques, est de savoir exploiter les faiblesses de ses adversaires. Justement, comme l'a souligné un spécialiste, ces luttes au pouvoir, à coup de discours entre partis politiques, sont des formes atténuées des combats physiques que se livraient les forts de chaque groupe humain, autrefois, à certaines périodes, pour devenir « chef du groupe », à travers l'élimination des rivaux. Rien d'étonnant que l'espace politique est encore assimilé à une arène de combat, et c'en est une, a-t-il noté. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"