p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Mouldi MBAREK p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Dans son interview accordée, dimanche soir à El Watania 1, le chef du gouvernement a-t-il été au rendez-vous des attentes légitimes des Tunisiens et des Tunisiennes !? A-t-il été clair, franc et transparent concernant ses relations avec le chef de l'Etat et avec la nouvelle troïka ? Lui qui veut redonner à l'Etat son prestige et son autorité, a-t-il été exemplaire pour appliquer la loi vis-à-vis des sit-ineurs d'El Kamour et de ce qui se passe actuellement à la Chebba !? L'intervieweur de la chaîne publique, payée par les contribuables tunisiens, a-t-il vraiment joué son rôle pour être la voix du petit peuple ? Rien n'a été laissé au hasard pour que la prestation du Prince se déroule dans les meilleures conditions du monde ! C'est, en effet, après une émission consacrée à notre grande Diva Nâama que la prestation a eu lieu. Et, s'il vous plaît, c'était après "El youma Aïd, El youma Aïd" de la défunte Nâama que le rideau s'est enfin ouvert ! Eh oui, Seuls les princes se font attendre ! Il a fallu, en effet, quelques minutes pour que Hichem Méchichi soit à l'aise dans son fauteuil face à un très gentil intervieweur qui a osé ou qui a fait semblant de poser parfois certaines questions qui fâchaient ! "Glasnost" dans une ambiance opaque Le chef du gouvernement semble vouloir poursuivre les réformes déjà engagées par ses prédécesseurs. Mais il compte nouer de nouvelles relations fondées sur la confiance avec toutes les parties concernées. C'est ainsi que le prochain budget de l'Etat sera celui de la transparence. La "glasnost" qui avait coûté cher à Michael Gorbatchev en 1991 ! Mais Méchichi est-il transparent dans ses relations avec le chef de l'Etat ? Sur le plan humain, sa relation avec le président de la République est "excellente et elle est basée sur le respect mutuel mais au niveau institutionnel, elle est régie par les dispositions de la Constitution qui fixe les prérogatives de chaque partie. " On aurait aimé voir l'intervieweur réagir et lui rappeler la savonnette qu'il avait subie de celui avec lequel il laisse entendre qu'il entretient une excellente relation d'autant plus qu'il n'est pas exclu d'assister à d'autres scènes du même genre. Le chef du gouvernement a-t-il été transparent en évoquant ses relations avec la nouvelle Troïka? Une simple "ceinture politique et parlementaire" ou tout simplement il est désormais dans les bras du Cheikh Ghannouchi et ses deux valets Qalb Tounès et El Karama? Que pense le chef du gouvernement des sit-ineurs d'El Kamour ? Il n'a pas condamné les sit-ineurs, mais il a estimé qu'ils sont des représentants de la population de Tataouine. Alors qu'ils empêchent tout un pays de produire son pétrole et son gaz et qu'ils coûtent à la Tunisie la coquette somme de 800 millions de dinars! Tout cela sans parler du phosphate que la Tunisie importe actuellement, alors que notre pays en était le cinquième producteur mondial! L'Etat doit donner l'exemple Et pourtant, Méchichi veut redonner à l'Etat toute son autorité! Il est, d'ailleurs, pour que l'Etat honore tous ses engagements faute de quoi, il perd toute sa crédibilité et la confiance de ses interlocuteurs et partenaires. Le chef du gouvernement a entièrement raison. L'Etat doit donner l'exemple. Mais l'Etat doit-il capituler face aux hors-la-loi qui, au nom de la démocratie, et jouer le jeu d'autres forces opaques et occultes qui sont loin de vouloir du bien pour notre pays et pour toute la région arabe? On aurait aimé voir un chef de gouvernement plus ferme, plus intransigeant et plus opiniâtre avec le banditisme et tous ceux qui visent à affaiblir l'Etat et à semer la pagaille dans le pays. Concernant la corruption et le marché parallèle qui détient près de la moitié de notre économie, le chef du gouvernement reconnaît, et c'est à son honneur, que la rigidité de la bureaucratie est, peut-être, à l'origine du commerce parallèle qu'il compte insérer progressivement dans le circuit légal. Sur un autre plan, Méchichi avoue, également, qu'aucun millime n'a été dépensé des 200 millions de dinars du fonds 18-18. Nous attendons, bien entendu, les décisions du chef du gouvernement pour sanctionner les responsables qui bloquent cette importante enveloppe destinée à servir le secteur de la santé à un moment où le pays traverse une crise sanitaire très grave. Méchichi estime qu'il est fier de faire partie de l'administration tunisienne et d'être le reflet par excellence de la Tunisie profonde et de l'école républicaine qu'il envisage de réhabiliter et de conforter : "je suis, peut-être, un outsider!", reconnait-il. C'est vrai que son accession a été rapide et spectaculaire. Mais on aurait aimé que son intervieweur demande pourquoi l'outsider ne reste-t-il pas fidèle à cette Tunisie profonde qui attend de lui d'être indépendant, de ne compte que sur les compétences des Tunisiens et des Tunisiennes et d'améliorer les conditions de leur vie. Et la loi des finances ? C'est bien dommage que le journaliste n'ait pas interrogé le chef du gouvernement sur loi des finances qui prévoit des augmentations sur plusieurs produits de première nécessité comme l'essence, la vignette, le sucre et tous les produits sucrés comme le chocolat, les gâteaux, les bonbons ainsi que les cigarettes, les boissons alcoolisées et tant d'autres produits... Le pouvoir d'achat des Tunisiens et des Tunisiennes, qui n'a cessé de se dégrader, ces derniers temps, sera encore largement affecté par les nouvelles augmentations de plusieurs produits de première nécessité. Les augmentations salariales sont loin de compenser l'inflation et les augmentations prévues sur plusieurs produits de consommation. Concernant la forme de l'émission, on aurait préféré que l'interview ait été en direct et que El Watania 1 ait invité des citoyens pour interpeller, sur le vif, le chef du gouvernement, un économiste, un représentant de l'opposition, un intellectuel et un journaliste indépendant pour enrichir le débat. L'ère des interviews classiques, où l'on passe plus d'une heure et demi à regarder un journaliste s'entretenir avec une personnalité politique, est révolue. L'homme politique doit affronter les questions reflétant une certaine frange de la société. Et, last but not the least : l'information c'est le train qui n'arrive pas à l'heure et non du train qui arrive à l'heure qui ne fait pas l'information. En d'autres termes, le rôle du journaliste consiste à être non pas au service du pouvoir mais à incarner la voix des sans-voix pour les défendre et pour porter haut leurs préoccupations urgentes, leurs souffrances, leurs attentes et leurs aspirations profondes. L'ère de la langue de bois, du tout va bien dans le meilleur du monde et du déni de la réalité est caduque. Et, comme le dit si bien le chef du gouvernement, place, désormais, à la transparence, à la confiance et à la crédibilité pour réhabiliter l'autorité de l'Etat mais aussi l'honneur et la grandeur de l'homme politique. Mais encore faut-il être toujours fidèle et égal à soi-même, ne jamais se trahir, ni se contredire et encore moins vendre son âme au diable ! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"