p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Salah BEN HAMADI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Fait curieux ! Une bonne partie des articles et commentaires de presse consacrés à l'évocation de la fête des célibataires, le 11 novembre, dans divers pays, comme en Europe, a été marquée par une nette tendance à vanter le célibat. Ce ne serait pas par hasard, selon les spécialistes. Cette attitude reflèterait, d'après eux, l'importante augmentation de la proportion des célibataires des deux sexes dans les sociétés actuelles partout dans le monde. Comme le chacal de la fable qui n'ayant pu atteindre les grappes du raisin d'une vigne dit qu'ils sont amers. Dans les pays d'Afrique du Nord, Tunisie, Algérie et Maroc, les statistiques indiquent que les célibataires des deux sexes de 15 ans et plus représentent près de la moitié de la population et se comptent par millions, au point qu'à l'inverse des attitudes positives signalées, des cris d'alarme ont été lancés concernant cet accroissement du taux du célibat. Vu, en effet, sous le seul angle de la privation sexuelle, le célibat n'a rien de réjouissant, à moins de voir dans le plaisir solitaire une alternative naturelle. Sur le plan social, notamment dans nos sociétés conservatrices, il illustre le prolongement du monopole des femmes par les grands aux dépens des jeunes et par les nantis au détriment des démunis. Dans nos pays arabes et islamiques, excepté la Tunisie et les communautés de confessions autres que l'Islam, l'homme qui en est capable peut épouser quatre femmes à la fois alors que la liberté sexuelle, propre à alléger le poids de la privation sexuelle chez les jeunes, est regardée comme étant une forme de dérive sociale, au nom de la religion. Les scientifiques spécialistes estiment que les premières révoltes enregistrées dans l'histoire humaine étaient celles des jeunes garçons contre les grands à cause du monopole que ces derniers exercent concernant la possession des femmes. Et ce sont toujours les jeunes qui se révoltent, comme les jeunes tunisiens de la révolution de 11 janvier 2011. Ce n'est pas que l'histoire se répète, mais les choses ne bougent pas, en particulier au niveau des mœurs sociales. Ainsi, la fête des célibataires a été détournée de son objectif premier, favoriser le mariage et les rapports entre les sexes, et elle est devenue tout simplement un grand évènement commercial. Solitude Certains attribuent la création de cette fête à un groupe d'étudiants chinois en 1993, mais ce n'est pas vrai. On la célébrait dans nos pays arabes depuis très longtemps, et la grande cantatrice libanaise Fayrouz possède dans son ancien répertoire une chanson consacrée à la fête des célibataires, appelée fête de Azzabi, au Liban. Le célibataire est désigné par le nom « azeb » en arabe. La fête traditionnelle de l'Achoura qui durait dix jours dans certaines de nos régions, comportait des moments consacrés à la facilitation des mariages et des rapports entre les jeunes garçons et les jeunes filles. L'étonnant est qu'on vante dans le sillage la solitude et la vie solitaire du célibataire de nos jours, « libre de toutes attaches » dit-on, et « pas de femme, pas de problèmes ». La solitude, synonyme d'ascétisme et de la vie d'ermite dans les anciennes sociétés, est banalisée alors qu'elle augmente sensiblement avec l'augmentation du célibat. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"