p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Ali Laïdi BEN MANSOUR p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Tandis que les appels à un dialogue national économique et social et même politique, se multiplient de tout part, les observateurs de la scène politique tunisienne se demandent surtout si la classe politique est capable, dans les conditions actuelles, de dépasser un tant soit peu le discours clivant qui s'est développé à toutes les échelles ? La Tunisie vit en ces moments difficiles une augmentation spectaculaire des antagonismes de tout genre qui ont dépassé la sphère politique, dont c'est un peu la spécialiste depuis longtemps, pour concerner toute la société. Antagonisme entre les régions défavorisées et les autres parties du pays qui payent à prix forts les conséquences, antagonisme des corps de métiers qui se complaisent dans le corporatisme le plus étroit comme la grève des juges en est la preuve. Antagonisme syndical qui depuis une décennie empêche qu'on touche à beaucoup des situations aberrantes pour l'économie du pays comme au Port de Radés ou au sein de Tunisair ou ailleurs. Des antagonismes qui existent dans toutes les sociétés du monde et particulièrement dans les sociétés ouvertes à la démocratie et au pluralisme. Mais dans une société gouvernée par les lois et les institutions, les antagonismes ne vont pas au-delà de ce qui peut conduire à la dislocation du contrat social qui lie les groupes et qui maintient la coexistence du corps social et de sa représentation, l'Etat. Dans notre cas, la situation est aggravée par la faiblesse des corps constitués et en premier le chef du gouvernement. Un gouvernement qui n'exprime pas la majorité politique, qui n'a pas une majorité bien claire au parlement et qui, du coup, est obligé de négocier chaque parcelle de son pouvoir. Ce pouvoir affaibli se dégrade encore plus par la violence des contestations sociales auxquelles il fait face et qui profitent de ses faiblesses pour empêcher toute solution aux problèmes posés sur le terrain économique ou social. Dans une situation pareille il parait que l'appel à un dialogue social et économique et même politique, commence à s'imposer, après avoir été des cris solitaires de certains partis politiques depuis la fin de la première vague de la pandémie du coronavirus. Les impasses auxquelles le pays fait face, dont la dernière concerne le budget de l'Etat (2020/2021), sont insolubles. Même Rached Ghannouchi a fini par se rallier à cet appel et le chef du gouvernement, Hichem Méchichi, a appelé lui aussi à un dialogue lors de la discussion du budget. Evidemment, le précédent du Quatuor du Dialogue National de 2013 est dans tous les esprits. Cependant, la situation n'est pas la même et les conditions ne le sont pas non plus. En premier lieu il faut réunir un consentement de toutes les parties prenantes (c'est-à-dire d'abord les partis) ce qui est loin d'être acquis ! Ensuite le dialogue doit être mené par une autorité indépendante des acteurs de la crise (Le Quatuor en 2013) qui n'est pas envisageable en dehors du Président de la République actuellement, mais celui-ci ne veut pas s'engager sachant ses animosités envers les partis politiques et ses phobies classiques. En plus, si dialogue il y a, il faut qu'il ne s'éternise pas et qu'il aille vite à l'essentiel vu la situation dramatique de l'économie. Mais nous connaissons la tendance que les partis politiques ont pour les délibérations qui s'éternisent. Ensuite, le dialogue doit chercher rapidement les solutions à très court terme, des solutions qui n'augmentent pas les clivages et qui préparent à redémarrage du pays. Ce dialogue, si on y parvient, doit impliquer les organisations professionnelles et leur faire accepter certains sacrifices qui peuvent être très douloureux, or qui peut présager des réponses des syndicats ou des patrons par les temps qui courent ? C'est pour toutes ces raisons que nous sentons la timidité de toutes les initiatives, celle des partis, celle de l'UGTT, et même celle du chef du gouvernement, sans compter le silence assourdissant de la présidence de la république. Mais le pays peut aussi inventer des solutions là où on ne l'attend pas et il ne manque ni de personnalités à grande autorité morale, ni d'experts chevronnés suffisamment indépendants pour forger une lueur dans cette obscurité ambiante ! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"