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Ecole normale supérieure, une agonie programmée ?
Publié dans Le Temps le 02 - 12 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Slim BEN YOUSSEF p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"A la surprise non générale, la Tunisie se dirige, à pas de géant, vers une destruction méthodique, et non moins massive, de tout système d'excellence. Dans un pays qui a pris l'habitude de malmener ses élites, toutes spécialités et disciplines confondues, et d'entretenir, en contrepartie, le culte de la médiocrité et de l'incompétence, il n'est plus question, décidément, de se laisser dorénavant surprendre par les « fantaisies » ignorantes d'une classe politique et dirigeante, qui en fait voir de toutes les couleurs, depuis des années, mais qui, malgré tout, n'en finit pas pour autant de vouloir encore nous surprendre...
Dernière aberration en date : un dangereux précédent qui « se glisse » dans le Projet de loi de finances (PLF) proposé par Méchichi pour 2021, et qui fait actuellement scandale aussi bien dans les sphères de l'Education nationale que dans celles de l'Enseignement supérieur. Pour cause : le PLF annonce l'affectation de, seulement, 15 enseignant(e)s diplômé(e)s de l'ENS, au courant de l'année 2021, sur les 83 normaliennes et normaliens de la prochaine promotion, concerné(e)s, en tout état de cause, par une affectation d'office à l'issue de leur formation, comme cela a toujours été le cas, selon les lois et les législations toujours en vigueur depuis la création de l'ENS dans les années cinquante.
Une preuve de plus illustrant le degré de dégradation d'un Etat, totalement discrédité, qui en plus d'enfreindre ses propres lois et d'abandonner ses propres engagements, s'amuse désormais à mener la vie dure à ses élites.
Grève générale des « élèves »
Sur le terrain, la publication du Projet de loi de finances a créé un sentiment de frustration, mêlée de désespoir dans les rangs des étudiant(e)s, et a provoqué, dans la foulée, une grève générale ouverte, observée depuis jeudi dernier par les « élèves » de l'Ecole normale supérieure de Tunis, ainsi que par leurs camarades dans les classes préparatoires.
Soutenus par leurs enseignantes et enseignants et par la direction de leur école, ainsi que par plusieurs générations de normaliennes et de normaliens, les étudiantes et les étudiants de l'ENS effectuent, depuis jeudi, une série de mouvements de manifestation, en vue de défendre leur droit à l'affectation d'office et protester contre la volonté méthodique, affichée par les autorités de tutelle, de mettre à mal leur institution.
Interrogé par « Le Temps », Ibrahim Sahari, élève en première année agrégation et porte-parole de ses camarades, monte au créneau : « Si l'autorité de tutelle commence, aujourd'hui, par remettre en question un droit fondamental, pourtant protégé par toutes les lois en vigueur, demain, il sera question, naturellement, de la pérennité et de l'existence même de notre école ». Et d'ajouter : « La crise de l'Ecole normale supérieure de Tunis ne date absolument pas d'aujourd'hui. Les autorités menacent, chaque année, de réduire le budget alloué à l'ENS, voire de suspendre carrément les bourses des élèves. L'intention semble claire, on se dirige tout bonnement vers la fermeture de cette ancienne institution ». Avant de conclure : « Plus qu'à défendre notre droit à l'affectation, nous sommes aujourd'hui appelés à défendre carrément l'existence de l'ENS ».
Destruction d'un système d'excellence
Scandalisée, la « grande famille » éducative, et plus particulièrement celle de l'ENS, entendez les normaliennes et les normaliens de tous âges et de toutes promotions, dénonce aujourd'hui une volonté étatique, méthodique et non moins dangereuse, de détruire, manifestement, la seule institution « rescapée » (ou du moins ce qui en reste !) de tout un système d'excellence qui, depuis l'Indépendance, a fait les beaux jours de l'enseignement aussi bien primaire que secondaire et même universitaire. Un système d'excellence qui a formé et fourni à la Tunisie, pendant plus de soixante ans, « la crème de la crème» des enseignantes et des enseignants, mais qui s'est volatilisé progressivement à travers les années.
Après l'ENS de Bouchoucha, celle de Sousse, celle de Bizerte, entre autres ENS disparues, l'Etat tunisien s'attaque aujourd'hui à celle d'El Gorjani, communément appelée l'ENS de Tunis. Une source bien informée nous confirme, d'ailleurs, l'intention, à peine voilée, de faire disparaitre la dernière institution prestigieuse, ancienne et pionnière, de ce système d'excellence, dans le cadre, dit-on, d'un projet de « réforme », ou du moins c'est ainsi qu'on l'appelle, qui est en train de prendre forme, actuellement, dans le rectorat de l'Université de Tunis. Objet de la « réforme » : abolir les cycles préparatoires aux études aussi bien scientifiques que littéraires, relevant de l'Université en question, annuler le concours d'accès à l'Ecole normale supérieure, et « fusionner » le tout dans un parcours, pour le moins trivial, de cinq ans d'études. En un mot : saper tout un système basé sur la qualité, le mérite et l'excellence.
Ici, il n'est pas inutile de rappeler que le droit au recrutement automatique pour les diplômé(e)s de l'Ecole normale supérieure de Tunis, n'est pas un simple acquis et encore moins un privilège « ostentatoire » accordé dans un pays qui endure le chômage. L'objectif principal –pour lequel l'Ecole normale supérieure a été justement créée- étant de fournir une formation solide et « distinguée », consolidée, parcours durant, par diverses stages pédagogique, pour les élites de diverses disciplines scientifiques et littéraires, après le passage d'un concours d'accès, très dur et éminemment sélectif. Ce qui explique, de facto, sa différence capitale par rapport au reste du système universitaire tunisien.
Il s'agit, donc, de la raison d'être de cette institution publique, aussi ancienne que pionnière, qui fournit, chaque année, quelques dizaines d'enseignantes et d'enseignants, toutes disciplines confondues, hautement qualifiés et éminemment compétents, appelés à renforcer, qualitativement, un système éducatif, qui ne cesse de se détériorer d'année en année.
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