Sans tambours ni trompettes, le rideau vient de tomber sur les JCC 2020. Une édition qui aura été tenue malgré les difficultés et les incertitudes. Fallait-il organiser la session 2020 des Journées cinématographiques de Carthage ? Assurément oui même si elle fut l'une des plus courtes et atypiques de l'histoire du festival fondé en 1966. Que restera-t-il de ce millésime 2020? Il n y aura pas de palmarès à entrer dans les archives du festival ni de coup d'éclat qui aura frappé les esprits. Toutefois, le festival aura eu le mérite de se dérouler après avoir été repoussé dans l'espoir d'une atténuation du contexte pandémique. Cette résilience est à mettre à l'actif des organisateurs qui en persévérant dans l'effort, auront permis d'engranger quelques acquis. Une session courte et atypique En premier lieu, les JCC viennent de prouver qu'il était possible d'organiser une manifestation culturelle d'envergure dans le respect strict de protocoles sanitaires très exigeants. En soi, c'est un succès qui ouvre la porte à d'autres initiatives qui pourront conjuguer présentiel et virtuel. Dans cette optique, les JCC ont eu la vocation d'une opération-pilote et auront défriché une piste tout en mettant en valeur le potentiel de certains espaces culturels. En effet, en second lieu, les JCC ont souligné que l'infrastructure de la Cité de la culture en faisait un espace de repli en ces temps de pandémie. De plus, cette édition même tronquée, a permis le retour dans le circuit des salles de cinéma. En ce sens, certaines de ces salles vont poursuivre leur programmation selon les protocoles sanitaires adoptés durant les JCC. L'essai en vaut la chandelle à condition que le public soutienne ces initiatives courageuses sans être téméraires. C'est d'ailleurs à ce niveau que réside le troisième acquis qui pourrait être mentionné. Il concerne le public qui a répondu présent pour le festival et pourrait le faire pour d'autres manifestations. Pour cela, tout dépendra du respect durable des protocoles sanitaires et de la décision ultime des pouvoirs publics. La résilience en attendant la relance Comme on peut le voir, le bilan des JCC 2020 est d'abord à évaluer dans ces interactions avec la sphère sanitaire. Au niveau cinéma, il y avait bien sûr le double déploiement promis par les organisateurs en direction de l'actualité cinématographique et de la mémoire du festival. Il n'en reste pas moins que l'impression qui prévaut va bien au-delà car ces JCC auront surtout rassuré et démontré que la culture était toujours présente. Last but not least, même si la liesse habituelle n'était pas véritablement au rendez-vous, les travailleurs culturels liés aux JCC auront pu reprendre le travail en attendant une relance en profondeur qui puisse prendre en compte les difficultés de tout un secteur. Le rideau est tombé sur cette édition dont on retiendra surtout la résilience d'un festival et de son public, en attendant des jours meilleurs. H.B