La deuxième édition des Journées Abdelaziz Laroui des conteurs a eu lieu du 23 au 27 décembre à l'initiative de la Bibliothèque régionale de Ben Arous. Un rendez-vous qui compte et s'affirme. En rendant hommage à Abdelaziz Laroui, en lui dédiant une rencontre annuelle des conteurs, la Bibliothèque régionale de Ben Arous a certainement pris l'initiative qu'il fallait, au moment où il le fallait. Animée par Fathia Chaabane, la directrice de cette bibliothèque, la célébration de Laroui prend d'autant plus de relief que le conteur cathodique tant apprécié, a longtemps vécu à Radés dans le gouvernorat de Ben Arous. C'est d'ailleurs toute une région qui, du 23 au 27 décembre, célébrait et le conte et une brillante personnalité tunisienne. Venus de partout, les conteurs avaient ainsi rendez-vous à Ben Arous pour cinq jours qui ont permis d'assister à plusieurs performances et participer à un colloque et un stage de formation au bénéfice des bibliothécaires. Un public jeune et motivé L'ouverture des Journées Laroui a eu lieu comme il se doit à la Bibliothèque régionale de Ben Arous, épicentre de l'événement organisé avec l'appui du Commissariat régional à la culture. La cérémonie d'ouverture a été riche en séquences aussi mémorables qu'émouvantes. À tout seigneur tout honneur, c'est avec un conte dans la tradition de Laroui que s'est ouvert le festival avec un excellent Kamel Bouzidi sur scène. Le public a pu dans la foulée visiter une exposition rétrospective ayant pour thème la première édition de ces Journées Laroui. La dimension documentaire de cette exposition a permis de revenir sur tous les détails d'une session très fournie. La projection d'un documentaire sur la vie et l'oeuvre de Abdelaziz Laroui a suivi, offrant aux plus jeunes - et ils étaient nombreux - de découvrir le profil de notre conteur national. Une ouverture festive Excellente initiative de la Bibliothèque régionale de Ben Arous, un hommage a ensuite été rendu à un aréopage de conteurs et comédiens de plusieurs styles et générations avec en prime les témoignages de Raouf Ben Amor et Wahida Dridi. Dans la continuité de cette journée d'ouverture, les conteurs se sont ensuite succédé pour donner beaucoup de bonheur au jeune public qui retrouvait les multiples facettes d'un art de l'oralité dont la transmission se poursuit. Très diverses, les prestations des conteurs ne se limitaient pas à la Bibliothèque régionale de Ben Arous et investissaient tout le réseau des bibliothèques publiques de la région. En ce sens, l'initiative a pleinement réussi à décentraliser le conte et le diffuser dans toutes les localités de la région. C'est assurément un bon point pour les organisateurs, soucieux de chaque détail et très vigilants pour la bonne tenue de ce festival qui a réuni un public conséquent. Ludique et pédagogique Ce n'est pas tout car hormis les conteurs, l'ambiance était aussi à la réflexion théorique avec un colloque sur le conte dans ses rapports au patrimoine populaire. Articulé autour des communications de Naceur Baklouti, Kamel Alaoui et Chérif Ben Mohamed, ce colloque a été introduit par Fathia Chaabane qui en a été la cheville ouvrière. Dans la même optique, un stage de formation sur l'utilisation pédagogique du conte a été proposé aux bibliothécaires de la région qui se sont retrouvés pour une journée à la Bibliothèque régionale de Ben Arous. Comme on peut le constater, le programme général était équilibré et proposait le nécessaire loisir sans perdre de vue la dimension pédagogique et intellectuelle. Une troisième édition prometteuse Les cinq jours de festival ont vécu et annoncent déjà une troisième édition prometteuse. La manifestation s'est en effet bonifiée après une première édition expérimentale et devrait continuer à progresser. Une mention particulière à Fathia Chaabane qui compte désormais parmi les animateurs culturels plaidant pour le retour du conte et donnant ses lettres de noblesse à cet art tout en honorant la mémoire de Abdelaziz Laroui. Tout l'art des conteurs était à Ben Arous et on ne peut que s'en féliciter. H.B