p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"« L'espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide », disait Paul Valery. Tout à fait pertinent comme boutade, dès lors que cette nouvelle année survient un peu trop tôt (ou un peu trop tard) est qu'elle est condamnée, du moins en un premier temps, à vivre sur les affres, sur les décombres et sur le bilan lourd d'une année maudite. L'espoir est nécessaire. Mais les illusions nous feraient repartir sur de fausses bases. Exactement comme le furent les débuts de cette année crépusculaire 2020. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les Tunisiens sont, de nature, optimistes. Parce qu'ils veulent toujours légitimement croire en des lendemains qui chantent. Mais en ces temps d'incertitudes, de déceptions, de psychose alimentée par le seul mal qui ne soit pas venu de la classe politique (La Covid-19), les Tunisiens puiseront-ils au fond d'eux-mêmes les ressorts pour se réinventer ? Pour se prendre en mains ? Mais comment ? p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 11px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les sangsues p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"d'une démocratie singée p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Jamais dans son histoire, La Tunisie n'a eu à vivre une crise d'une telle ampleur multiforme. Ils ne prévoyaient pas non plus cet asservissement à la voracité d'une classe politique les ayant spoliés, appauvris et tué en eux les espérances dont fut porteuse la révolution. Une longue traversée d'une « nuit » interminable. Même l'équinoxe s'est refusé à nous : le soleil (c'est-à-dire la lumière) ne se lève plus. Formule imagée, métaphorique, mais qui en dit long sur l'obscurité qui fait que nous naviguions tous à vue. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Après l'engouement suscité par la révolution du jasmin, très vite les Tunisiens se sont retrouvés à devoir s'immoler sur l'autel d'une classe politique ne jouant qu'aux sangsues. Les Tunisiens réalisent, particulièrement en cette année 2020, « l'Annus horribilis », qu'ils ne peuvent plus continuer à leur confier leur destin. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le rapport gouvernants/ gouvernés tourne en effet à la crise de confiance. Onze gouvernements en dix ans, une décennie où le métabolisme psychique et social s'est retrouvé conditionné par le fait accompli d'une secte se proclamant d'une démocratie à laquelle elle ne croit pas elle-même. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les affrontements, la violence et l'arrogance qui se sont mus, en cette année 2020 au sein de ce musée aux horreurs qu'est le Parlement, sont en effet venus à bout de la pourtant légendaire force de résilience du peuple tunisien. Il se détourne de la chose publique, pourtant vitale pour lui. Il se détourne de la politique et, scénario-catastrophe, des pans entiers des régions oubliées par la croissance (et par les politiques !) se soulèvent. Comme dans la Loi du Talion, ils décident de se faire justice eux-mêmes. 2020 aura ainsi enregistré le plus grand nombre de manifestations, de sit-in, de blocage des appareils de production vitaux pour une économie aujourd'hui déglinguée du pays. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"On oublie et on brave même la pandémie, malgré des chiffres qui donnent droit dans le dos. C'est particulièrement aussi en cette année 2020 que l'on réalise que les plans de développement durant soixante ans d'indépendance se sont révélés illusoires. Où en sont nos politiques de tout cela ? Engoncés dans leurs intérêts personnels, ils donnent le change à une pègre qui finance bon nombre parmi eux. Il avait raison Kais Saied de s'esclaffer, de s'indigner (encore une fois) au moment de se recueillir sur les tombes des martyrs de la révolution à Sidi Bouzid, de ce que rien n'ait été fait pour les régions et de ce que l'on ne sente l'odeur de l'argent que lors des élections. « Ils ne travaillent pas et ils ne nous laissent pas travailler », renchérit-il. Ici, il déplore plutôt le blocage entre institutions, sciemment tracé par une constitution ayant infléchi un parlementarisme clientéliste. Osera-t-il, lui pour sa part, opérer ce changement promis dans sa campagne ? p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 11px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Hommes providentiels : p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"mais qui ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Si l'on en venait à ne plus croire en l'espoir, à ne plus croire en rien, ce serait la fin de tout. En soi, le pays est devenu ingouvernable. Et, déjà, les débuts de cette année 2021 s'annoncent sous le signe des grèves générales un peu partout. Il est vrai que Hichem Méchichi a été contraint d'ouvrir la boite de pandore. Mais il est tout aussi vrai que l'option choisie de traiter les dossiers régionaux au cas par cas, de satisfaire à toutes les revendications, exigent des fonds dont l'Etat ne dispose pas. Et de surcroît avec une loi de finances 2021 en butte à un casse-tête: les bailleurs de fonds rétifs. 18 milliards de dinars dans l'immédiat, ce n'est pas facile à trouver. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Mais c'est aussi les effets de paradoxes induits par la loi de finances qui laissent perplexes. Comment faire front à la pandémie quand le budget du ministère de la Santé est aussi maigre ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"L'urgence première, c'est en effet la santé des Tunisiens. Et l'on s'interroge d'ailleurs sur une démarche un peu trop flasque dans la commande des vaccins. Nous sommes presque dans le lot des pays formant la queue de peloton. Du moins, par rapport au Maroc et à l'Algérie. Maintenant, l'installation de nouveaux hôpitaux, les visites inopinées dans nos unités sanitaires délabrées, tout cela c'est louable. Mais répondre aux doléances de l'armée des Blouses blanches, les mettre dans les meilleures conditions de prendre en charge les patients et, surtout, les sécuriser, représentent une urgence vitale. Il y a en effet un ordre de priorités impérieuses. Et partout dans le monde, l'année 2021 est placée à l'enseigne de la santé. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Plutôt que d'y souscrire -en dehors des slogans- le gouvernement Méchichi prête le flanc aux revendications tenant à un remaniement ministériel. Il parle aussi d'évaluation du rendement de ses ministres. Mais il s'arrange pour entretenir le flou artistique. Peut-être aussi parce qu'il subit trop de pressions. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Avec de tels atermoiements, nous ne sortirons pas de l'auberge. Or, qui pourra rééquilibrer les institutions, faire face à une Assemblée dont les prétendus représentants du peuple tournent justement le dos à ce peuple ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"On comprend, dès lors, l'empressement de l'UGTT et de l'UTICA à mettre sur pied un Dialogue national dont émanera une feuille de route pour le sauvetage du pays. Un petit signe encourageant (juste un petit signe) vient de Carthage dont on ne sait plus sur quel pied danser avec le Président. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le Dialogue national consistera-t-il la planche de salut ? Il y a quand même lieu à en douter. Parce que le risque avec les partis, c'est que le politique ne supplante l'économique et le social. Parce que, par ailleurs, Kaïs Saïed vise autre chose : réformer la constitution et réformer les institutions. Or, qu'est-ce qui l'empêche finalement de formuler des initiatives législatives dans ce sens ? Et, à la fin des fins, pourquoi ne fait-il pas comme De Gaulle au moment de créer la cinquième république et d'en finir avec les instabilités causées par la quatrième ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"A ce stade de déliquescence, il faudra un, ou quelques hommes providentiels pour la survie du pays. Un coup de main de la providence : c'est l'espoir pour 2021. Tout le reste est balivernes. A moins que, pour sauvegarder leurs intérêts, les esprits malfaisants ne s'arrangent de sorte que 2021 n'en soit réduit qu'à rééditer les avatars de 2020 ! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.