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Ma chère liberté...
Publié dans Le Temps le 04 - 01 - 2021

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps – Slaheddine BEN MBAREK p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Latifa, une belle jeune fille comme on n'en découvre pas tous les jours. Elle vit heureuse chez ses parents qui n'ont qu'un seul souhait : voir leur enfant au sommet du savoir. Latifa décroche son bac avec mention, ce qui lui ouvre de grandes perspectives. Inscrite dans une faculté en France, elle jouit d'une liberté totale et décide de cohabiter à l'insu de ses parents, avec un homme qu'elle a connu et aimé. Ce choix librement assumé lui a pourtant valu bien des ennuis avec son entourage familial... Assoiffée de liberté elle apprend à composer avec les contraintes. Elle raconte son histoire...
« Ma vie scolaire dans une ville du Sahel tunisien a été comme un fleuve tranquille. Mon frère et moi avions vécu une vie confortable sans privations ni frustrations. Mes études se déroulaient sans heurts mais avec passion. J'étais au cours de mes années secondaires, la plus brillante et la plus studieuse de ma classe. Je rêvais de faire de grandes études. C'était mon père qui m'avait recommandé de m'inscrire en France pour poursuivre mes études supérieures. Ce qui a été fait après avoir obtenu mon baccalauréat avec mention « très bien ». Je quittais ainsi la demeure familiale avec le sentiment angoissant que je sortais du nid pour prendre mon envol. Mes parents m'accompagnaient à Paris où ils m'avaient loué un petit studio. Ils étaient un peu anxieux de me lâcher dans la nature, toute jeune que j'étais. Ils n'avaient pas cessé de me mettre en garde surtout contre les mauvaises fréquentations. Au moment de les quitter, j'eus un étrange sentiment de solitude et la maison familiale me manquait déjà. J'avais toujours su que c'était au sein d'une famille que l'on apprenait à aimer et à être aimé. C'est dans cet environnement sécurisant que l'on découvre, dès sa plus tendre enfance, l'épanouissement personnel et les conditions indispensables à une vie heureuse.
J'entamais ma nouvelle vie avec la détermination de concrétiser, non seulement mon rêve mais celui de mon père qui a toujours voulu faire de moi un exemple de réussite. Je découvrais petit à petit la vie trépidante de Paris et surtout cette belle liberté qui m'a permis d'oublier un peu le train-train de ma vie en Tunisie, où je ne sortais pratiquement pas. Je découvrais aussi que j'étais loin de l'autorité paternelle qui fermait tous mes horizons, même si elle avait contribué à forger mes futures convictions. Mon père avait une éducation ferme et sévère croyant à juste titre qu'il le faisait pour notre bien. Mais il n'en demeure pas moins que je restais fidèle à ses principes. Je me plaisais énormément dans mon environnement estudiantin et je me consacrais à mes études.
Un jour, un homme débarquait dans mon univers. C'était un Libanais, un beau ténébreux qui préparait son doctorat. J'avais fait sa connaissance lors d'une sortie avec des amis. Son premier regard, accompagné d'un beau sourire, était craquant. J'ai eu un étrange frisson et mon cœur me lâchait pour la première fois de ma vie, me laissant dans une profonde stupeur. Je répondais à l'appel de ce regard sublime et entamais ainsi ma première grande histoire d'amour passionnelle. J'aimais le voir tous les jours et chaque jour était pour moi une nouvelle rencontre avec l'amour. Je remercierais le ciel de l'avoir rencontré hors de mon pays. Pourrais-je l'aimer à ce point et lui offrir toute ma jeunesse si j'étais encore dans le foyer familial ? J'avais un peu honte de m'accrocher profondément à cet homme. Je sentais que je trahissais les préceptes de mon père, mais je n'y pouvais rien. Il était en moi et je ne m'imaginais même pas vivre loin de son ombre.
Un matin, alors qu'il m'aidait dans mes cours, il me regardait et s'adressait à moi franchement, et la proposition était tombée comme un orage de nuit : « Veux-tu venir habiter avec moi ? ». Je n'arrivais pas à réaliser la gravité de ces paroles et de cet instant. Mais Je me rendais à la fois compte que je n'avais pas envie de trop réfléchir... Cela voulait dire pour moi, être avec lui tout le temps : le retrouver le soir, lui concocter des bons petits plats, dormir dans ses bras, voyager avec lui...
Je déménageais très vite pour aller le rejoindre chez lui. La majorité de mes amies tunisiennes, étaient visiblement surprises par la rapidité de ma décision et parlaient pour la première fois d'une vie de concubinage. Certaines m'avaient mise en garde : "Tu vas trop vite ! Il ne t'épousera jamais si tu brûles toutes les étapes ». Je ne faisais pas trop attention à ces remarques en prenant la décision d'assumer. Je n'avais jamais pensé au mariage. Je vivais le présent. Mon amour était tellement fort que je n'arrivais pas à m'en détacher. Au diable l'avis des autres. Les filles m'agaçaient avec leur pruderie à géométrie variable. Elles ne menaient pas des vies de nonnes, loin de là, mais elles s'astreignaient à ne pas franchir ce qu'elles considéraient comme ligne rouge : le concubinage au vu et au su de tout le monde.
La vie à deux coulait de bonne source. Mon amoureux me donnait chaque jour la preuve de sa passion. Une harmonie s'installait dans notre relation. L'amour et mes études se plaçaient au-dessus de toute considération. J'informais mes parents que je ne pouvais rentrer durant les vacances. Ma mère m'avait annoncé alors, que c'était elle qui allait venir. Mon amant avait fait montre de beaucoup de délicatesse en acceptant d'aller loger chez un ami durant cette période et ne pas me compromettre ainsi avec ma génitrice.
Quatre ans plus tard, le rêve que je vivais dégringole comme un château de carte. La vie en avait décidé autrement : la fougue des débuts s'était tarie et on a fini par faire le tour de notre histoire. Il était temps pour moi de voler vers d'autres horizons...
Je revenais au pays deux ans après avec, dans ma valise, mes précieux diplômes. Je n'avais, peut-être pas, réussi ma vie amoureuse mais j'ai pu relever les défis de l'avenir en franchissant toutes les étapes universitaires. J'avais entamé ma nouvelle profession sans ambages en Tunisie en décidant, en dépit du veto paternel, de m'installer dans mes propres murs. Je tenais beaucoup à ma liberté conquise sur le chemin de ma jeunesse. A travers mon nouveau travail, je rencontrais un homme affable et très attentionné. Au début, nos rapports étaient strictement professionnels. Il m'invitait souvent à déjeuner ou à prendre un café. Chemin faisant, il commençait à se livrer à quelques confidences. J'apprenais qu'il sortait d'un divorce douloureux et qu'il n'était pas prêt à remettre le couvert. Pour ma part, je ne pensais pas à une liaison conjugale et lui faisais comprendre que j'étais loin de le penser, de crainte que le partenaire puisse astreindre mon espace vital. Avec le temps, nous étions vite devenus complices, tellement complice qu'il m'avait demandé un jour de ramener ma brosse à dents et mes petites affaires chez lui. C'était nettement plus pratique que de passer la nuit à tour de rôle chez l'un ou l'autre. En plus, cela nous arrangeait bien financièrement d'avoir un grand appartement et de partager les frais. Et me revoilà casée, pour la deuxième fois, sous le toit du concubinage.
Je confiais mon projet à ma mère qui ne voyait pas du tout cette histoire d'un bon œil. Elle semblait obsédée par le qu'en-dira-t-on et avait même brandi, en dernier recours, l'argument religieux. J'étais, à mon tour, montée sur mes grands chevaux et lui avais rappelé tous les échecs conjugaux de mes cousines. Je n'avais aucune envie de me mettre la corde au cou avant d'avoir partagé le quotidien d'un homme qui partagera ma vie. C'était mon choix de vie. En fin de compte, ma mère s'était résignée et pour elle, l'essentiel était que je maîtrise mon destin
Au vue de toute la cité où nous habitions, nous étions mariés. Mais la nouvelle s'était très vite propagée. Le concierge me foudroyait de son regard méchant quand il me rencontrait. La voisine du palier fermait bruyamment sa porte quand elle me croisait et même les enfants étaient gênés quand ils passaient devant moi. J'étais « persona non grata » dans ma propre maison et je ne comprenais pas cette animosité gratuite exprimée par des personnes qui se sentaient moralement touchées et aux yeux desquels nous représentions les chantres de la débauche. Les nouvelles allaient tellement vite que mon père eut vent de l'histoire. Il avait débarqué un soir dans notre petit nid douillet, alerté par des gens soucieux de la bonne morale. J'avais eu droit à une atroce scène avant qu'il ne parte, la colère dans les entrailles. J'étais abasourdie. Il est vrai que ma vie d'aujourd'hui n'a plus la couleur du bonheur et la discrétion que celle vécue à Paris. Mon compagnon était déprimé. Son image est désormais altérée. Alors il s'en alla sans dire un mot. Je trouvais refuge chez une amie en attendant de prendre une décision sur ma nouvelle situation. Quelques jours plus tard, mon compagnon m'appelait. Il avait trouvé les mots pour me rassurer et me proposait de le rejoindre dans son nouvel appartement. J'avais bien appris la leçon. Désormais je serai hypocrite pour cacher ma vie et jouer le rôle d'une épouse qui n'en est pas une. L'école m'avait appris que ma liberté se termine là où commence celle des autres. Mais, force est de constater que ce n'est pas de la même liberté dont on parle.
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