p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Walid KHEFIFI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Les grèves générales se suivent et se ressemblent depuis quelques semaines dans les régions laissées au bord de la route du développement depuis l'indépendance. Après Béja, Kairouan et Jendouba, le gouvernorat de Gafsa a été paralysé, hier, par une grève générale décrétée par les antennes régionales de plusieurs organisations nationales, dont l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), le Conseil de l'ordre national des avocats de Tunisie et la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH). p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Déclenchée en signe de protestation contre la marginalisation de la région qui souffre d'un chômage endémique, d'une pauvreté croissante et d'un manque d'infrastructures de base, cette grève a été très suivie notamment dans le secteur public. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les administrations, les entreprises publiques, les écoles et les banques ont fermé leurs portes tandis que les commerces, les cafés et les restaurants n'ont pas répondu massivement au mot d'ordre de grève. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"«Berceau des luttes sociales, le gouvernorat de Gafsa qui abrite les plus importantes mines de phosphates du pays a décidé de reprendre sa lutte contre la marginalisation et l'oubli. « Nous ne demandons que l'application des accords conclus avec le gouvernement », a souligné le secrétaire général de l'Union régionale du travail de Gafsa, Mohamed Sghaïer Miraoui. Et d'ajouter : « les populations dans la détresse n'ont jusqu'ici droit qu'à des promesses qui ne sont jamais concrétisées ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"L'Union régionale du travail de Gafsa a également encadré une marche de protestation qui a sillonné les artères principales de la ville avant de gagner le siège du gouvernorat, où les manifestants ont dénoncé les «mesurettes» annoncées par le gouvernement le 24 novembre dernier en faveur de la région. Ces mesures jugées en deçà des attentes des habitants de la région concernent, notamment, la création de zones irriguées, l'extension d'une oasis, la construction du Centre technique du transport terrestre de Metlaoui, la mise en place d'un terminal de fret aérien à l'aéroport de Gafsa Gsar, la mise en place de l'unité de valorisation des déchets ménagers. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les manifestants ont par ailleurs scandé des slogans appelant à l'application des mesures décidées lors des conseils ministériels tenus en 2015, 2018 et 2019. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"« Quelque 202 décisions annoncées ces dernières années en faveur du bassin minier sont restées lettre morte. Elles concernent essentiellement la création de 7200 emplois dans la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), le parachèvement de la construction de l'autoroute Tunis-Jelma, la construction d'un hôpital multidisciplinaire, la mise en place d'un campus universitaire et l'attribution de 2000 prêts pour les jeunes entrepreneurs financés par la Banque tunisienne de solidarité, la Banque de financement des petites et moyennes entreprises et le Fonds de reconversion et de développement des centres miniers », énumère Mohamed Sghaïer Miraoui. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"A Gafsa, l'exploitation du phosphate constitue l'épine dorsale du tissu économique régional. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Installée depuis en 1897 au milieu des gisements de phosphates découverts par le Français Philippe Thomas, vétérinaire militaire et géologue amateur, la CPG constitue quasiment l'unique mamelle nourricière de la région. Jusqu' à la fin des années 80, elle gérait les lignes de chemin de fer, assurait la distribution de l'eau, du gaz et de l'électricité, et prenait en charge les soins et l'éducation des enfants... p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Aujourd'hui, les militants de la société civile comparent le bassin minier à une vache laitière qui donne son lait aux autres et ne laisse que sa bouse aux habitants de la région. Et pour cause: le lait du bassin minier, en l'occurrence le phosphate dont la Tunisie était jusqu'en 2010 le cinquième producteur mondial, ne profite pas beaucoup, selon eux, aux populations locales. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La situation est ainsi devenue d'autant plus inquiétante que la région désespère de produire autre chose que ce minerai gris. Même l'agriculture a été abandonnée en raison du déficit hydrique causé par l'exploitation du phosphate. Pour produire 8 millions de tonnes de minerai, 10 millions de m3 d'eau doivent être pompés dans les nappes phréatiques, indispensables aux agriculteurs. Autant dire que le bassin minier représentera dans les années à venir un véritable champ de mines pour le pouvoir en place. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p2" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"W.K.