Le Temps-Agences- En qualifiant d'"inacceptable" et d'"illégale" la résolution du Conseil de sécurité qui alourdit les sanctions internationales à son encontre, l'Iran a signifié sa volonté de poursuivre son programme d'enrichissement d'uranium et son refus de toute concession. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté avant-hier un nouveau texte qui alourdit les sanctions infligées à l'Iran dans sa précédente résolution (1737) de décembre 2006, pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement et de retraitement de l'uranium. "La résolution 1747 est inacceptable et inapplicable", a déclaré hier Allaeddine Boroujerdi, président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement. "Le Parlement réagira certainement après les congés du Nouvel an (qui prennent fin le 3 avril) à cette résolution, en coordination avec les responsables du dossier nucléaire", a-t-il ajouté. M. Boroujerdi a ajouté que "la République islamique d'Iran poursuivra son chemin dans le cadre des règles nucléaires" contenues dans le Traité de non prolifération (TNP). "Nous conseillons au groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Chine et Allemagne) de retourner le plus rapidement possible à la table des négociations en dehors des conditions fixées", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki avait critiqué avec virulence le Conseil de sécurité qui, a-t-il dit, "sous la pression manifeste de certains de ses membres permanents, persiste à dénier à une nation son droit inaliénable de développer la technologie nucléaire à des fins pacifiques". La résolution, adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil, est la preuve "d'un rejet international", qui "isole l'Iran plus que jamais", a commenté l'Américain Nicholas Burns, numéro trois du département d'Etat. Israël, qui considère le programme nucléaire iranien comme une menace pour son existence même, s'est félicité lui aussi du vote de la résolution. La 1747 prévoit un embargo sur les exportations d'armes par l'Iran et des restrictions volontaires aux ventes d'armements à ce pays. Elle contient aussi des restrictions financières et commerciales, ainsi que sur les voyages de certaines personnalités iraniennes liées au programme nucléaire. Le texte comporte en annexe un rappel des propositions économiques et diplomatiques faites à l'Iran par les Européens en juin pour le convaincre de suspendre l'enrichissement. De son côté le porte-parole de la politique extérieure de l'UE a affirmé qu'il comptait s'entretenir avec le négociateur en chef de l'Iran sur son dossier nucléaire, Ali Larijani, pour évaluer les perspectives de relance de ces négociations qui ont buté sur le refus catégorique de Téhéran de suspendre l'enrichissement de son uranium. Solana a réitéré l'approche favorisée par la communauté internationale, consistant à proposer à l'Iran des mesures incitatives tout en renforçant l'étau des sanctions ciblées si le régime de Téhéran ne plie pas concernant son programme nucléaire controversé.