Les mois se succèdent, le temps passe et rien ne change. Les querelles politiques, le désaccord et les tergiversations continuent de dominer le paysage politique tunisien. La suspension lundi du dialogue national traduit encore une fois l'échec de la classe politique incapable de surmonter ses divergences. Une crise qui tire inlassablement l'économie nationale vers une fin peu réjouissante. Pourtant, les signes précurseurs d'un consensus national redonnaient un regain d'espoir à l'opinion publique mais aussi au monde économique qui piaffa d'impatience pour fuir la fin de la phase d'incertitude et du provisoire qui dure. Aujourd'hui, rebelote !, le jeu reprend les cartes se redistribuent de nouveau. Comment faire, sachant indubitablement que tout blocage politique paralyse toute tentative de reprise économique ? Les investisseurs et les hommes d'affaires déplorent continuellement un minimum de visibilité politique. Les institutions de Bretton Woods conditionnent l'octroi des lignes de crédit au gouvernement tunisien et leur appui budgétaire à un éventuel consensus politique et la mise en application de la feuille de route proposée par le quartet. Idem pour les organisations de notation qui sanctionnent l'économie tunisienne pour son imbroglio politique et l'absence de sécurité. Autre accroc, puisque l'échec des pourparlers politiques pourrait hypothéquer les négociations prévues avec la France, les Etats-Unis et le Japon pour garantir un nouveau emprunt obligataire en faveur de la Tunisie. La poursuite de l'impasse politique ne fait qu'allonger la durée de la trêve productive en Tunisie, une trêve qui ne cesse de mettre à plat la capacité compétitive de l'économie nationale et de mettre en péril le marché de l'emploi. L'économie nationale va-t-elle droit dans le mur et a-t-on perdu la dernière carte ? : telle est la question qui se pose aujourd'hui. « Wait and see », comme disent les Américains. Il reste que l'économie nationale n'a plus de ressorts mais espère malgré tout en des lendemains meilleurs initiés par un consensus vivement souhaité et attendu.