La Tunisie prend part du 7 au 16 novembre 2014 à la 3ème édition du Festival du film franco-arabe de Noisy-Le-Sec. Le programme s'annonce alléchant. Durant une dizaine de jours, vingt films seront projetés au cinéma Le Trianon, co-organisateur de cet événement. Ce rendez-vous donnera l'occasion de découvrir des courts-métrages, des documentaires et des fictions, inédits ou sortis récemment, en provenance de France, du Maghreb et du Moyen-Orient et en assistant à des rencontres avec des réalisateurs. La Tunisie participe à ce festival avec deux films qui seront projetés en avant-première dont "Printemps Tunisien" (Rabii Tounes) de Raja Amari, en présence de la réalisatrice. C'est l'histoire de trois garçons et d'une fille qui vivent et survivent, s'aiment et se débattent dans une société de plus en plus étouffante, sclérosée par des décennies d'une dictature ubuesque et corrompue. Ces garçons forment un de ces groupes que nous avons tous croisés au moins une fois dans nos vies . Il y a Fathi, au chômage depuis des années malgré un diplôme universitaire, amoureux de la belle Noura. Pondéré, réfléchi, un brin craintif, le jeune homme plutôt beau gosse, mais passablement résigné, n'aspire qu'à une chose : trouver un boulot, et vivre loin des emmerdes. Il y a aussi Moha, joueur de luth et rongé par la déprime. Perpétuellement fauché, il sombre doucement dans l'alcoolisme et la haine de soi. Un objectif le maintient encore en vie : quitter coûte que coûte ce pays qui ne lui offre rien et dans lequel il se sent profondément inutile. Et puis il y a Walid, le plus « adapté » des trois. Le démerdard du groupe, celui pour qui la Tunisie étant ce qu'elle est, il n'y a pas mille façons d'y survivre. Magouilleur et charmeur flirtant parfois avec le « pouvoir » au risque de se brûler les ailes. Et il y a Noura, belle et rebelle. Imprudente, provocatrice, sarcastique, parfois brutale. Amoureuse de Fathi, elle passe son temps à le bousculer. La destinée des personnages croisera celle de la révolution qui mènera à la chute du régime politique. Le deuxième film intitulé "Le Challat de Tunis" de Kaouther Ben Henia sera projeté le dimanche 16 novembre . La réalisatrice Kaouther Ben Hénia revient durant 90 minutes sur un fait divers qui avait eu lieu dix ans auparavant, soit en 2003. Il s'agit de l'histoire d'un « balafreur » en série qui avait défrayé la chronique. Le Challat des femmes a t-il vraiment existé ou était-ce un mythe ?"