Le quotidien d'une famille tunisienne dans un sitcom ramadanesque. ‘'Familia Lol'', sur la chaîne nationale, ‘'unit'' Ryadh Ennahdi, Myriam Ben Memi et les autres. Le Temps était sur les lieux du tournage à Utique. Reportage. Avec l'approche du mois saint, la production pour le petit écran atteint son paroxysme. Comme chaque année, le produit purement tunisien captive le téléspectateur durant le mois de Ramadan. Le reste de l'année, faute de moyens et de soutien de l'Etat, les artistes et scénaristes tunisiens chôment. Tout le secteur reste, bon gré, mal gré, en veilleuse. Pendant le mois saint, la production varie entre dramaturgie et comédie légère dans le but de répondre à tous les goûts. Comme c'est coutume, les séries et sitcoms comiques attirent beaucoup plus les téléspectateurs qui après une longue journée de jeûne et de canicule, désirent se détendre et rire un bon coup. Pour cette année, une nouvelle sitcom intitulée «Familia Lol», qui passera sur la chaîne nationale, tapera sur les portes des foyers tunisiens pour leur conter justement, le quotidien d'une famille qui ressemble à la leur mais sous un ton humoristique. Le Temps est allé sur les lieux du tournage afin de vous en dire un peu plus sur les coulisses et de vous présenter quelques-uns des personnages. Un ton comique pour la critique «Familia Lol» comme son nom l'indique est un sitcom comique qui relate le quotidien d'une famille typiquement tunisienne issue de la classe moyenne dans des situations loufoques. Dans le rôle du papa, Riadh Ennahdi joue le rôle d'un père de famille (Jamel El Aïech) cadre dans une banque et amoureux du théâtre à ses heures perdues. Son épouse Farah n'est autre que la sulfureuse Myriam Ben Memi que nous retrouvons pour la première fois dans un rôle différent à ceux auxquels elle a habitué ses fans. Farah est une maman poule et à laquelle toutes les mères peuvent facilement s'identifier. Elle est institutrice et donne des cours particuliers chez elle pour arrondir les fins du mois. Ensemble, ils ont trois enfants dont l'aîné s'appelle Anis (Amir Tlili) est un jeune qui a interrompu ses études supérieures au bout de la 2ème année universitaire. Comme beaucoup de jeunes tunisiens, il traîne d'un café à un autre, errant sans but. Il représente satiriquement la jeunesse tunisienne tant qu'avec son langage comique qu'avec son insouciance qui cache, en réalité, un dégoût profond du monde qui les entoure. Fidèle à l'unité des lieux dans un sitcom télévisé à dominante humoristique, le scénariste a travaillé sur le respect de ce critère. Les scènes tournent essentiellement entre le foyer familial et le café où traîne Anis avec sa bande d'amis. Sur un ton léger et comique, les sujets les plus complexes de la société tunisienne actuelle sont mis à nus : obnubilation des gens par Internet, conflits des générations, jeunesse déboussolée, grèves incessantes, etc... Le plateau du tournage se trouve à proximité de Bizerte. L'équipe technique, le producteur, le scénariste et les acteurs travaillent dans une ambiance bon enfant. Certes, le facteur temps les stresse énormément. Pourtant, l'on note ce travail d'équipe, cette complicité entre tous les acteurs et l'équipe sur place. Les couleurs choisies sont gaies, vives et attrayantes. Le but est de donner une aura joyeuse et légère à la sitcom. Melek LAKDAR Témoignages Au moment d'une brève pause, Le Temps en a profité pour aller à la rencontre de quelques-uns des acteurs. Myriam Ben Memi (dans le rôle de Farah, la maman) Le Temps: Pour la première fois on vous voit dans un rôle de ménagère. Un rôle qui casse avec votre image de femme fatale. Avez-vous dû beaucoup travailler votre personnage Farah? "En effet, le personnage de Farah est un rôle qui est nouveau pour moi. C'est un personnage autre que ce que je faisais auparavant. Pour moi, il s'agit d'un défi. J'avais envie de rajouter à mon cv un rôle comique qui se rapproche beaucoup plus aux Tunisiennes. Ce nouveau rôle m'a contraint de fournir beaucoup d'efforts. J'ai énormément travaillé dessus pour pouvoir m'apprêter au jeu et me mettre dans la peau de la ménagère tunisienne. J'ai travaillé sur de nouvelles mimiques. J'ai, également, un autre rôle dans "Histoires tunisiennes" qui passera aussi au mois de Ramadan pendant la deuxième quinzaine mais sur Hiwar Ettounsi. Là je retrouve de nouveau mon côté glamour. Dans les deux rôles, j'ai deux personnages complètement différents l'un de l'autre. Farah est complètement différente de Ines." Amir Tlili (dans le rôle d'Anis, le fils turbulent) Votre rôle est celui d'un jeune chômeur qui passe son temps à se la couler douce avec ses potes et qui semble insouciant pour son avenir. Le Temps: Comment vous trouvez ce personnage à la fois comique et qui critique une certaine réalité? "Le personnage que je joue est celui d'un jeune tunisien auquel la grande majorité des jeunes s'identifient. Un personnage très récurrent dans la société tunisienne. Un jeune qui se cherche. Il est en permanence en conflit avec sa famille et préfère traîner avec ses potes que de se chercher un travail. A vrai dire, je n'ai pas eu à travailler dessus. Ce personnage est moi en quelque sorte. C'est comme s'il a été fait sur mesure pour moi. J'ai beaucoup galéré pour décrocher des rôles. Je passais mon temps avec ma bande d'amis d'un café à un autre. Je suis comme Anis le fils unique d'une famille et j'ai comme lui, deux sœurs. C'est comme si ce rôle a été fait sur mesure sur moi. Il dénonce une réalité à travers des situations comiques et un langage propre aux jeunes. Ce qui rajoute encore plus de légèreté dans le script. Ce rôle est certes très comique mais il reflète une dure réalité de ces jeunes qui ont interrompu leurs études, ne savent pas où ils vont et préfèrent traîner et errer sans but d'un café à un autre." Sami Mezghenni (dans le rôle du jeune sfaxien, ami d'Anis) Vous êtes un jeune sfaxien très drôle qui passe son temps dans un café avec ses amis. Vous ne pensez pas que le personnage du Sfaxien est consommé? "Bien au contraire. Il est vrai que ce type de personnage sfaxien a été beaucoup joué dans le petit écran. Or le mien est beaucoup plus proche de la réalité et je suis originaire de Sfax. Le langage, le discours tenu et le comportement ne vont point dans l'excès comme c'est le cas des grands personnages connus dans la dramaturgie tunisienne. Ce rôle est comique. On a beaucoup travaillé sur le personnage. Pendant les 20 jours de répétition précédant le tournage, on a ajouté même le scénario avec le personnage. Ce qui est bien dans ce sitcom c'est que tous les comédiens et même les techniciens sont tous des jeunes. On se comprend très rapidement. On travaille en équipe. On s'entre-aide et on se soutient mutuellement. L'ambiance est tellement bonne que l'on n'a pas la notion du temps qui passe. Ce qui est original dans ce sitcom, outre son côté humoristique, c'est le fait que tout spectateur trouvera son compte. Les personnages sont des prototypes des citoyens tunisiens. Chacun peut s'identifier à ce père de famille, à cette femme enseignante, à ces jeunes chômeurs qui cherchent encore leur voie et enfin à cette société tunisienne qui vit dans une conjoncture très particulière. Je suis certain que le sitcom aura du succès auprès des téléspectateurs."