En mars, un collectif de 124 médecins et professionnels de la santé dénonçait dans une lettre ouverte publiée dans «Le Figaro» les «médecines alternatives», dont l'homéopathie, et réclamait l'arrêt de sa prise en charge partielle par l'assurance maladie. Selon les signataires, ces dernières, «inefficaces», «dangereuses» et «coûteuses», sont pratiquées «par des charlatans qui recherchent la caution morale du titre de médecin pour faire la promotion de fausses thérapies à l'efficacité illusoire». De nombreux médecins en France, membres de l'Ordre des médecins, pratiquent l'homéopathie. Devant les pressions et les demandes du collectif qui a grossi les rangs, le ministère français de la Santé a commandé un rapport à la Haute Autorité de santé (HAS). Sa mission est d'évaluer l'efficacité de l'homéopathie et le bien-fondé de son remboursement partiel par le régime public d'assurance maladie. Fin août, la Faculté de médecine de Lille a confirmé qu'elle suspendait son diplôme d'homéopathie pour l'année universitaire 2018-2019, dans l'attente de la décision de la HAS. L'avis de cette institution publique et indépendante, à vocation scientifique, est attendu en février. Christian Boiron, directeur général du géant français de l'homéopathie Boiron, a annoncé hier son départ au 1er janvier 2019, alors que le groupe familial est en difficulté, sur fond de relance du débat sur l'homéopathie en France. Le groupe Boiron a également publié ses résultats du premier semestre 2018, qui témoignent de ses difficultés, notamment en France, son principal marché. Le bénéfice net a reculé de 13,1%, à 21,6 millions d'euros, sur le semestre écoulé, tandis que son résultat opérationnel a diminué de 13,8%, à 35,38 millions d'euros.