Pourtant, il était voué à une certaine réussite, dans un poste, certes, pas de tout repos, mais qui lui sied comme un gant, étant lui même, médecin chef de service depuis des décennies et rompu aux questions de la santé. Pourtant, aussi, et depuis sa prise de fonction à la tête du ministère de la santé, Abderraouf Cherif, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a été averti, entre autres par notre site, qu'il n'avait aucune autre alternative que de se défaire le plus rapidement possible du cheval de Troie qui lui avait été légué sur place, par son prédécesseur, l'islamiste, Imed Hammami. Et de cheval de Troie, on entendait tout ce ramassis de nahdhaouis, aussi incompétents que loyaux envers leur parti et leur bienfaiteur, l'ancien ministre, Hammami, et qui n'attendaient qu'à démontrer que le successeur de celui-ci n'était pas plus efficace et plus compétent que lui, et surtout, qui allaient tout faire pour se maintenir dans les postes qu'ils ne méritent pas et qu'ils ont obtenus en guise de portion de la tarte qui leur revenait. Mais le nouveau ministre a pris trop de temps pour se décider à changer d'équipe, suffisamment de temps pour que celle-ci le mette face au mur, et le fasse tourner en ridicule devant tout le monde. En effet, et très probablement conseillé par ses « amis hérités d'Imed Hammami », il n'a rien trouvé de mieux que de s'attaquer aux pharmaciens officinaux les accusant de refuser d'acheter et de vendre le Sintrom, produit plus que vital pour certains malades, sous prétexte que son prix était dérisoire et sa marge de bénéfice insignifiante. Et il a poussé sa bourde communicationnelle à prétendre avoir ordonné à ces pharmacien d'acheter, au moins dix boites de ce produit chacun sous peine d'on ne sait quelle sanction ! Il a, assuré, dans ce sens qu'il a reçu la confirmation du ravitaillement de la pharmacie centrale en ce produit, de même que les pharmaciens grossistes, et ce depuis une semaine, et qu'il lui a été donné de constater par lui-même, un manque de ce produit chez la quasi totalité des officines qu'il a visitées une certaine nuit. Or, il y a plusieurs éléments que le ministre a omis en faisant cette déclaration : Premièrement, il n'a aucune autorité pour obliger tel ou tel pharmacien de se doter d'un stock déterminé en un produit comme le Sintrom. Deuxièmement nous avons appris auprès des pharmaciens grossistes répartiteurs que le sintrom était, il est vrai, disponible, mais en très petites quantités. Ce qui les pousse à les livrer aux officines avec un système de répartition d'un maximum de cinq unités par commande. Troisièmement, qu'il s'est fait avoir par un « cheval de Troie », en l'occurrence, le patron de la PCT qui n'avait plus à faire des preuves de sa « compétence » en matière de gestion des stocks de médicaments, et de prévention de leurs ruptures. Alors que ce monsieur aurait du être parmi les premiers à faire ses valises. Ensuite, Abderraouf Cherif a réussi un démarrage sur les chapeaux de roues, en se mettant sur le dos, les pharmaciens, en les accusant à tort, sans même prendre la peine d'en discuter avec eux. Et pourtant… Il ne pourra pas dire qu'il ne savait pas ou qu'il n'avait pas été averti, ou, encore pire, qu'il avait été trompé !