La dernière majoration des prix des carburants, annoncée par le gouvernement, samedi dernier, passe mal, mais très mal, auprès de la population, aux prises, déjà, à une crise financière étouffante. Elle ne passe pas, et pour preuve, les protestations ne font que commencer et vont en s'amplifiant, gagnant toutes les régions et villes du pays. Les conducteurs de véhicules de tous types ont tenu à montrer leur ras-le-bol, en bloquant de nombreux axes routiers et les centres névralgiques des grandes villes. Ces protestations surviennent suite à des appels à protester qui ont commencé à envahir les réseaux sociaux depuis ce samedi soir. D'abord la manière de l'annonce de cette majoration a trop déplu aux tunisiens, avec l'éternel recours à l'annonce de dernière minute, un samedi soir, à minuit, pour, soi-disant, mettre les gens devant le fait accompli. Mais, il y a, aussi, les circonstances dans les quelles est survenue cette décision qui ne passe pas. En effet, les gens ne comprennent pas le pourquoi de cette majoration alors que les cours du pétrole sont très bas, plus bas que les prix sur les quels s'était basée la loi de finances. Et puis, la multiplication des « coïncidences » fait que cette décision suscite un mécontentement général. Certains l'assimilent à une arnaque, voire, un hold-up. Les gens sont dérangés qu'on leur accorde des majorations salariales de la main droite, pour les leurs reprendre, immédiatement par la main gauche. Ensuite les gens ne peuvent pas s'empêcher de faire le lien entre cette majoration et la dernière visite d'un comité représentant le FMI à Tunis. Ils considèrent, de ce fait, que leur gouvernement a décidé de les saigner encore plus, pour faire plaisir à ses donneurs d'ordres, le FMI, la BM et autres. Enfin, il y a un élément que le gouvernement ne semble pas avoir pris en compte : C'est que l'exemple français est encore très vif dans les esprits des tunisiens. Et ils semblent en train de penser qu'il va falloir emboiter le pas aux gilets jaunes français, pour obtenir, tout comme eux, le retour du gouvernement sur cette décision. Car les tunisiens ont compris deux choses : La première est qu'une majoration pareille dans les prix des carburants va se répercuter de façon catastrophique sur les prix de tous les articles d'usage quotidien. Et la deuxième est que le gouvernement semble, trop facilement, enclin de plier devant les menaces, comme ce fut le cas devant l'UGTT, puis, tout de suite après, devant le FMI. Donc, ils doivent se dire, qu'il renoncera, aussi, devant la menace d'une protestation générale qui est porteuse de beaucoup trop de risques en cette année électorale ! Donc, il semblerait bien que cette décision aura eu raison de la patience des tunisiens et soit la goutte qui aura fait déborder le verre, et que les protestations qu'elle est en train d'engendre auront bientôt un effet de boule de neige ! Et encore, qu'en sera-t-il quand les tunisiens vont, aussi, se rendre compte que la BCT a décidé, en cachette de relever le TMM à partir de ce jour à hauteur de 7.90% ?