L'art de se flinguer politiquement, de flinguer le gouvernement et le chef de l'Etat, à moins de 3 mois des élections. La virée du ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, à Ibiza alors que le nouveau variant du Coronavirus, Omicron, déboussole l'exécutif et que les syndicats des enseignants ont des tas de reproches à faire à leur ministre, ça ne passe pas. Le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a beau arguer que Blanquer était en "télétravail" et suivait minute par minute la situation, l'affaire fait tache… Pour la droite, l'extrême droite et la gauche qui cherchaient des munitions dans la perspective des joutes électorales d'avril 2022, le faux pas du ministre de l'Education est du pain bénit. Rappelons que le même ministre s'est déjà coltiné une grève générale le 13 janvier 2022 et s'apprête à en essuyer une autre. Les enseignants ont dû bondir de leurs chaises en apprenant que leur patron se payait du bon temps à Ibiza alors qu'eux se dépatouillaient comme ils pouvaient avec les nouvelles directives sur le protocole sanitaire, lesquelles, rappelons-le, sont tombées la veille de la rentrée scolaire… Blanquer a donc validé le nouveau protocole sous le soleil d'Ibiza, ce qui certainement en rajoutera à la rancoeur des enseignants quand ils battront le pavé ce jeudi. Affront suprême : dans la photo qui a illustré la nouvelle note ministérielle on voyait Blanquer assis dans son bureau cossu. Autant vous dire que le déballage de Mediapart repris par France Info ce mardi 18 janvier a fait son effet. On dirait que le sort s'acharne sur le président de la République, Emmanuel Macron, qui encaisse les dérives successives de ses ministres à un très mauvais moment… Pour Clément Beaune, qui "ne savait pas" que Blanquer avait atterri dans cet endroit paradisiaque, son collègue demeure "parfaitement" un bon ministre. "Il y a des règles qui sont rappelées à chaque fois par le ministre et son cabinet pour l'ensemble des membres du gouvernement (…). Il faut rester dans l'espace européen, il faut être absolument tout le temps joignable et au travail (…). Je crois que c'était le cas de Jean-Michel Blanquer, qui a travaillé pendant ses vacances, qui d'ailleurs, je peux en témoigner, n'est pas coupable de prendre sa tâche à la légère et de ne pas être au travail à 100% du temps", a déclaré le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes… On attend de voir la réaction des syndicats et surtout celle des électeurs au prochain scrutin. Cette affaire rappelle étrangement l'escapade à Sousse de l'ex-chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi et de son ministre des Transports, Moez Chakchouk ; Mechichi avait poussé le bouchon jusqu'à se présenter devant les objectifs des journalistes en short rose et sandales. Blanquer au moins a évité aux Français ce spectacle…
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