Pas peu fier, le service de communication de la présidence du gouvernement a publié en fin de la matinée d'aujourd'hui un communiqué illustré par de très belles photos sur l'activité de la commission nationale de contrôle des prix et de la lutte contre la contrebande et le commerce parallèle qui a discuté, tenez-vous bien, de la rentrée scolaire et du prochain mois de Ramadan. Qu'importe l'année blanche qui menace le parcours scolaire de milliers de lycéens tunisiens, qu'importent les écoles des terroristes qui endoctrinent la société pauvre et illettrée, qu'importe un dinar dont la dégringolade ne connait pas de fin. Le gouvernement a choisi de traiter des affaires plus urgentes à son goût, à savoir le mois de ramadan et la rentrée scolaire comme si celle en cours se déroulait sans accros. Le gouvernement qui a montré maintes fois son indolence face aux réels problèmes du pays, renforce l'opinion publique dans son mécontentement par ce nouvel élan d'indifférence face aux vrais maux qui rongent la Tunisie. Et si on en arrive à supposer que le contrôle des prix et la lutte contre l'économie parallèle sont les sujets pertinents du moment, on aurait peut-être dû commencer par penser aux moyens de freiner la dévalorisation du dinar, de geler l'entrée des importations des produits superflus ou par une lutte plus musclée de la contrebande. A une année des élections présidentielles, Chahed, qui est le mieux placé pour commencer sa campagne le plus efficacement possible et aux moindres frais, refait un mauvais pas en matière de communication et se trouve à côté de la plaque. Et pourtant les dossiers chauds ne font pas défaut. Alors à bon entendeur, salut !
