Des dizaines de citoyens tunisiens ont tenté, dans la soirée du mercredi 16 octobre, de franchir collectivement le poste-frontière de Sakiet Sidi Youssef pour se réfugier en Algérie. Les protestataires ont voulu, à travers cette action, radicaliser leur mouvement de protestation qui dure depuis plus de 8 mois. En effet, ces citoyens du gouvernorat du Kef protestent contre la marginalisation et les conditions de vie difficiles. Ils réclament des autorités locales leur « droit à l'emploi et à une vie digne ». Selon les médias tunisiens, les unités de la sûreté au poste-frontière de Sakiet Sidi Youssef ont réussi à empêcher les protestataires de franchir la frontière, sans recourir à la force. Il faut souligner que beaucoup de Tunisiens, notamment résidant des régions frontalières avec l'Algérie, vivent dans des situations socio-économiques difficiles. Ils recourent à chaque fois à ce mode de protestation pour inciter les gouvernements locaux à agir. En septembre dernier, ce sont des femmes marocaines du village Zaouiat Sidi Abdenbi dans la province frontalière de Tata, à la frontière algérienne. Elles ont organisé un rassemblement de protestation pour fustiger les autorités marocaines et menacer de demander l'asile en Algérie. Ces femmes marocaines ont protesté contre « l'arrestation arbitraire » par la gendarmerie marocaine, de plusieurs hommes de leur village.