Un Tunisien raconte sa nuit d'hier sur les réseaux sociaux : Je suis arrivé il y'a plus de 3 heures sur le vol des « pestiférés » d'Istanbul. Autant l'attente à l'aéroport d'Istanbul était longue ( 2 nuits) inconfortable et stressante ( incertitude quant à la programmation d'un vol), Autant je supportais cela en me félicitant d'être enfin chez moi, parmi les miens. En auto-confinement. Je suis venu, je le rappelle a ceux qui me le « reprocheraient », sur la recommandation de notre ambassadeur au Kenya De rentrer au plus vite. C'était sans compter avec la pression Facebookienne face au comportement de certains « rapatriés » qui nous a valu l'honneur d'avoir le parquet de Tunis et des policiers armés jusqu'aux dents à notre accueil. Habitué, de par ma profession, à considérer l'aéroport de TunisCarthage comme mon lieu de travail, mon second chez moi, je m'y suis retrouvé, ainsi que les autres passagers, réduits à l'état de vulgaires criminels. Je vous passe les détails de la décontamination humiliante ( mais sûrement nécessaire ?!), au pulvérisateur, en file indienne et du traitement policier que j'ai accepté bon gré mal gré. Aller en confinement. D'accord. Mais qu'on nous conduise dans des bus à l'arrêt pour une période indéterminée ..ensuite démarrer escortés, sans mot dire, sans la moindre clarification sur notre destination finale est à même d'ébranler la force et la sérénité des plus téméraires d'entre nous. On lache enfin le mot magique Sousse, ça sera notre destination. Entre temps on est en train de voir sur Fb que des émeutes éclatent devant l'hôtel supposé nous abriter ... la police intervient à coup de gaz lacrymogène !!! le bus s'arrête sans qu'on nous dise, encore une fois, un mot. J'attends ... je vous avoue, mes amis, que pour la première fois j'ai peur pour mon intégrité physique ... et pour ma santé .. j'ai comme l'impression الي مضحين بينا on nous sacrifie pour satisfaire la horde qui jure notre perte ... aucune précaution n'est prise pour préserver NOTRE santé .. parce que nous sommes tous Malades et condamnés pour eux de toutes façons .... Il y'a des personnes âgées avec nous, des enfants. Nous n'avons pas mangé. Nous n'avons pas eu droit à UN verre d'eau. Les gens ont faim et soif. Wallah Je n'exagère rien. Ce Virus nous déshumanisera c'était prévisible .. mais dans quelles proportions encore !!!! ou nous emmènent-ils? Dans quelles conditions ? Ce Que je vis avec les autres passagers est digne d'un roman de Kafka... je vous prends à témoin .. Ps: si vous vous posez la question il n'y avait pas de dawa3ech sur notre vol.. il n'y avait que des petites familles/couples tunisiens en visite « shopping » à Istanbul..