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La Tunisie sans gouvernement: Arrêtons nos querelles de clochers et attaquons-nous aux véritables chantiers!
Publié dans WMC actualités le 21 - 11 - 2011

En fait, est-il raisonnable que l'on désigne aujourd'hui et pour tout juste quelques mois des ministres qui n'ont ni l'expérience du travail gouvernemental ni celle de la gestion de l'administration? Nous avons déjà vécu la triste expérience de Farhat Rajhi, désigné à la tête du ministère de l'Intérieur et manipulé par des personnes plus désireuses de régler leur compte personnel que d'œuvrer pour la stabilité du pays. Résultat, il a décapité le ministère de 42 cadres et hauts cadres, dont 12 seulement, selon de nombreux témoignages, étaient impliqués dans des affaires de corruption. Il a repris d'autres avec un long passif dans les délits d'initié et les abus de pouvoir et jusqu'à des infractions graves. Et cerise sur le gâteau, son ministère l'a rejeté. La déesse “Administration“ a décidé!
Car l'Administration, qui a préservé à ce jour la stabilité et l'équilibre du pays, n'est pas aussi maniable ou docile qu'on le pense et ne la gère pas qui veut. D'où l'importance de savoir choisir les chefs des départements ministériels et surtout d'assurer la continuité de cette Administration publique.
Aujourd'hui, c'est le Conseil constitutionnel, légitime et légal, qui monopolisera toutes les décisions qui engageront l'Etat dans les nouveaux processus politiques et socioéconomiques.
Deux bombes à retardement…
Un des grands dossiers que le nouveau gouvernement aura à traiter se rapporte au dossier sécuritaire tant à l'échelle nationale que régionale. Le deuxième concerne le plan de relance de l'économie que nous ne pouvons en aucun cas insérer dans le cadre de réformes: «Elles dépendront du modèle économique qui sera approuvé par les élus -socialiste, libéral ou centriste- et qui sera inséré dans la Constituante. Nous n'avons pas le temps d'y penser tout de suite, car l'urgence est à la relance économique».
Il y a un troisième dossier autrement plus important, mais cette fois-ci d'ordre social, car avec plus de 700.000 chômeurs nombre qui risque d'augmenter-, nous ne pouvons nous attendre à un climat social serein. Des mesures urgentes doivent être prises pour alléger le poids des chômeurs et rassurer les classes sociales défavorisées. «Deux bombes qui peuvent exploser à tout moment».
Pour pouvoir gérer un contexte aussi délicat, il va falloir que le choix du gouvernement se fasse de manière rationnelle, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, quand on se fie aux querelles de clochers que nous voyons. Qui aura la plus grande part du gâteau ministériel? Qui aura les ministères de souveraineté? Ou d'autres comme la Culture, les Affaires sociales ou l'Education, qui sont de loin plus importants que tous les autres de point de vue stratégique …
Le budget de l'Etat n'est pas encore à l'ordre du jour et nous ne savons même pas comment le pays attaquera l'année 2012. Pas de visibilité pour un pays qui baigne dans une ambiguïté malsaine et qui vit une situation d'attentisme destructeur. Plus de décisions aux plus hautes sphères de l'Etat, nous pourrons même dire qu'il n'y a plus d'Etat, un vide institutionnel et constitutionnel qui n'est pas des plus bénéfiques pour une relance économique.
Est-ce la prison qui donne la légitimité à l'exercice du pouvoir?
On n'a pas encore défini le rôle du prochain gouvernement, ni déterminé son mandat, et on n'a même pas discuté de la répartition des pouvoirs, ni de la loi l'organisant, ni de la nature du rapport qui devrait être établi entre le président de la République, le Premier ministre et le président de la Constituante. «C'est en définissant avec précision le rôle du prochain gouvernement qui sera, rappelons-le, transitoire, que nous pourrons décider des profils des prochains ministres, technocrates, politiques, exécutants, lobbyistes ou réformistes».
Le fait d'voir été emprisonné, maltraité, marginalisé accorde-t-il aux uns et aux autres une légitimité pour exercer le pouvoir? Ou est-ce la compétence? Avoir les deux ne serait pas mal après tout, mais sous quelles garanties? «Dans la conjoncture actuelle de la Tunisie, j'estime que c'est la légitimité de l'exercice, ce qui se traduit par une capacité à gérer une année difficile, qui devrait être déterminante dans le choix des ministres», estime Mohsen Marzouk.
Cette insistance sur l'importance des portefeuilles ministériels nous donne à penser que les futures composantes du gouvernement nous annoncent d'ores et déjà qu'ils ne comptent pas occuper leurs «chaises» pendant une année seulement mais qu'ils ont d'ores et déjà décidé de rallonger le mandat…
L'image du pays est de plus en plus mal perçue à l'international. Car on comprend mal ce manque de rationalité et de pragmatisme ainsi que cet amateurisme choquant dans la conduite des négociations. «Comment des personnes aussi dépourvues de maturité politique pourraient-elles gérer les affaires du pays et préserver ses intérêts». A tel point qu'une entrepreneure tunisienne résident en France, qui projetait d'organiser une manifestation importante pour annoncer la création d'un projet social, s'est vu gentiment priée par les autorités françaises de renvoyer son projet au mois de janvier. «Le temps d'avoir un peu plus de visibilité».
De nouveau la suspicion
Aujourd'hui, nous vivons un grand climat de suspicion. Les Tunisiens, fiers d'avoir été pour la première fois aux urnes, reviennent sur terre et se demandent s'ils ont fait le bon choix au vu du chaos politique, des déclarations, affirmations, contre déclarations, négations, qu'ils vivent désormais au quotidien. Ils ne voient aucun élément rassurant. L'Administration, l'appareil sécuritaire, forces de l'ordre et militaires, ne voient aucun élément réconfortant dans les tractations en cours ni d'ailleurs le peuple qui s'est soulevé pour des revendications socio-économiques.
Qui est le plus apte aujourd'hui à rassurer à l'échelle nationale et internationale? C'est sur cette base que doivent être choisis les futurs hauts responsables, en attendant que les opposants politiques qui n'ont à ce jour même pas prouvé ou peu leur efficience dans l'opposition, s'entraînent et se familiarisent à l'exercice du pouvoir.
C'est le point de vue, à première vue, du plus grand groupe parlementaire (Ennahdha) pour lequel on a commencé à faire des courbettes dans certains milieux y compris dans les médias. Il estime que le maintien de nombre de ministres du gouvernement BCE pourrait être utile pour le pays, contrairement à sa base qui veut tout «révolutionner». «Je préviens tous les Tunisiens à cette nouvelle tendance qui s'installe dans notre pays et où l'on fait la différence entre les orientations des dirigeants et la base. Le leadership est responsable de sa base qu'il doit pouvoir contrôler, ceci est valable pour Ennahdha et tous les autres partis».
Un parti incapable de maîtriser sa base est-il capable de gérer un Etat? Les partis devraient répondre à cette question d'actualité. L'exemple le plus percutant est celui d'une réponse qui nous a été faite par Samir Dilou, membre du bureau exécutif du parti Ennahdha. «Si une femme est agressée par une personne qui se revendique Nahdhaoui, elle doit déposer plainte. Nous ne protégerons pas les actes violents, qu'ils soient verbaux ou physiques, et nous ne pouvons pas nous justifier à chaque fois qu'un individu commet un méfait de ce genre».
Pour Mohsen Marzouk, le deal est clair: «Ces lâches qu'on ne voyait pas du temps de Ben Ali et qui se sont aujourd'hui laissés poussés la barbe, se prenant pour des justiciers et parlant au nom de Dieu, s'attaquant aux femmes, doivent être punis et sanctionnés par la loi. Ennahdha, même, se démarque d'eux et estime que les libertés individuelles ne doivent pas être touchées. J'en appelle à tous les hommes honnêtes et courageux de prendre la défense de toute femme agressée gratuitement par des malades dénués de tout courage et de toute dignité».
Toutefois, la plus grande défense pour tous les Tunisiens et Tunisiennes reste la loi appliquée par un gouvernement, légitime, compétent et efficient.
A quand le prochain gouvernement?


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