Les réflexes de flatterie et l'art de la courbette sont difficiles à évincer après des décennies de dictature ayant conditionné des générations de Tunisiens. Depuis dix ans, nos concitoyens ont, pourtant, fait connaissance avec la liberté d'expression et ont en usé, allégrement, pour critiquer leurs dirigeants politiques. Mais rien à faire, puisque les vieilles pratiques restent enfouies dans l'inconscient collectif et sont prêtes à refaire surface dès qu'un semblant d'autocratie repointe son nez. C'est à l'image de ces enfants, entrainés par leurs enseignants dans un exercice de flagornerie bien éculé : pousser la chansonnette en entonnant les louanges du président de la République, aujourd'hui seul maître à bord après avoir écarté la classe politique. « Un homme honnête est venu nous dire qu'il ne faut pas avoir peur ; il est la bonté incarnée et refuse l'injustice envers les faibles… ». La réaction des réseaux sociaux a oscillé entre étonnement, ironie et colère.