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Un débat national, quel débat ?
Publié dans Business News le 01 - 05 - 2022

Dans un long discours en arabe littéraire publié sur la chaine Youtube de la centrale syndicale à l'occasion de la journée mondiale du travail, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi a renouvelé son attachement au dialogue national. En est-il réellement convaincu ?
En réalité, toute la question réside à ce niveau. Elle consiste à connaitre les convictions réelles de tous ceux qui appellent au dialogue et à déterminer le degré de leur engagement dans ce dialogue. Mais avant de répondre à ces interrogations, il serait utile de se demander si tout ce beau monde, en parlant de dialogue, pense à la même chose.
Il semble en effet que tous appellent au dialogue, mais chacun a une représentation particulière et personnelle du dialogue, différente, opposée, contradictoire même, du sens que lui donnent les autres. Le résultat, c'est que le signifiant ne colle pas parfaitement, ou très peu, au signifié. On utilise une même terminologie pour désigner des choses très différentes, ce qui conduit à un vacarme et un brouhaha rendant la compréhension du discours difficile, sinon impossible. En politique, sous d'autres cieux parfois, souvent chez nous, ce flou, ce clair-obscur, est recherché car il offre une échappatoire facile aux roublards de tous bords. On appelle cela la démagogie.
Mais oublions un peu la démagogie pour le moment, nous aurons beaucoup d'occasions pour en parler dans les semaines, les mois et peut-être les années à venir, pour nous concentrer sur le dialogue.
Il faudrait remarquer en premier lieu, que selon les sondages d'opinions concordants, publiés jusque-là, la question du dialogue entre les acteurs politiques ne constituent pas une priorité, ni même une préoccupation chez les Tunisiens. C'est ce qui explique que l'autisme politique dans lequel s'est muré le président de la République n'a pas altéré, ou peu, son capital confiance. De l'autre côté, l'opposition au totalitarisme et à l'accaparation du pouvoir n'a pas réussi à mobiliser les masses et à réunir grand monde autour d'elle.
Ceux qui semblent encore s'intéresser au dialogue national et le considèrent un moyen, peut-être l'unique, de sortir de la crise politique, institutionnelle, économique, financière et sociale du pays, ne sont pas nombreux. C'est une minorité marginale qui n'a pas été écrasée, ou pas totalement encore, par les difficultés de la vie quotidienne et qui dispose encore de souffle et de temps pour continuer de se préoccuper de la vie publique, des questions politiques et de l'avenir du pays. Quant aux autres acteurs politiques, ils s'intéressent au dialogue, chacun sous ses propres étendards, au nom du peuple qui ne s'en soucie guère, en espérant en tirer des dividendes pour lui au nom du pays et de l'intérêt national.
Quand la centrale syndicale s'attache au dialogue, elle défend en réalité la centralité de sa position sur l'échiquier politique national, une position historique renforcée à l'occasion de chaque crise vécue par le pays. En parlant de dialogue, elle invoque le schéma du dialogue national qui a eu lieu en 2013. Or, on ne peut pas qualifier ce qui s'était passé de dialogue national. C'était plutôt des négociations politiques entre la troika et ses opposants, parrainées par l'UGTT et les trois autres organisations nationales. Ces négociations ont abouti à une phase de transitions sous le gouvernement Mehdi Jomâa pour préparer des élections dont le but était de distribuer de nouveau les cartes dans le cadre du même système. Aujourd'hui, la situation est très différente puisque le problème concerne le système lui-même et non la position des différents acteurs au sein de ce système.
Pour les islamistes et leurs acolytes de droite comme de gauche, le dialogue national est une ultime bouée de sauvetage pour ne pas sombrer définitivement. Ils savent qu'ils ont perdu la bataille et tentent de limiter les dégâts. Un débat national leur permet donc une sortie « honorable » et leur laisse l'espoir d'un éventuel retour sur la scène politique.
Quant au président de la République, il n'a jamais adhéré à l'idée d'un débat national. Il a son propre projet qui repose sur la liquidation pure et simple du système existant. Il a toujours soufflé le chaud et le froid et n'a invoqué le débat national que sous la pression, internationale surtout, pour gagner du temps. En effet, le président de la Rrépublique a toujours cherché, depuis neuf mois déjà, à gagner du temps. Un temps onéreux pour le pays, mais combien bénéfique pour son pouvoir et son projet politique. Il espère ainsi, à l'usure, amener les acteurs politiques qu'il choisira lui-même, à devenir de faux témoins, des usurpateurs de l'histoire, en participant à un simulacre de dialogue dont le cadre, l'objet, les modalités et les résultats sont dessinés d'avance par le président de la République. La preuve que le ridicule ne tue plus, c'est qu'on ose encore appeler cela une démocratie.


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