Le professeur et chef du département du droit public à la Faculté de Droit et des Sciences politiques de Tunis, Sghaier Zakraoui, est revenu, mercredi 9 novembre 2022, sur l'aggravation de la situation politique et de la crise socio-économique en Tunisie depuis le 25-Juillet. Invité de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, il a avancé que le président de la République, Kaïs Saïed, était « le problème » et qu'il avait grandement contribué à la dégradation de l'environnement politique car « il pense avoir une nouvelle approche et se considère d'une autre planète, un messager pour l'humanité ».
Notant que Kaïs Saïed et ceux qui l'entourent ont, depuis des années, pour projet de faire imploser le système en place, il a indiqué que le chef de l'Etat était responsable d'avoir raté l'occasion, le 25 juillet 2021, de fédérer les Tunisiens et réorganiser la scène politique pour trouver des solutions à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays. A son sens, Kaïs Saïed a rendu le climat politique encore plus infecte.
Sghaier Zakraoui a ajouté que les élections législatives ne pourraient résoudre le problème les qualifiant de « non-évènement ». Selon le professeur de droit, le chef de l'Etat a continué dans la même démarche unilatérale et a fini par vider les législatives de tout sens. « Il n'y a aucune compétition », a-t-il souligné évoquant, également, le rôle qu'ont joué les partis en boycottant les élections. « Nous sommes devenus la risée du monde », a-t-il lancé appelant au boycott des législatives anticipées prévues en décembre.
Relevant des contradictions dans le discours politique et « religieux » de Kaïs Saïed et le mystère qu'il cultive, il a signalé que les forces étrangères appréhendaient le chef de l'Etat et que tant qu'il est au pouvoir il n'y aura ni investissement, ni développement économique. Il a, critiqué, dans ce sens, les rencontres régulières de Kaïs Saïed avec Ridha Chiheb Mekki – idéologue du projet populiste que porte le président de la République – , alors que les chefs d'Etat qui vivent dans la prospérité reçoivent des prix Nobel en économie pour discuter de questions d'intérêt général.
« Il ne cesse de parler de sommets stratosphériques, mais il est loin d'imaginer la chute dans l'abysse », a-t-il affirmé assurant que la fin de Kaïs Saïed est proche.