À la suite de l'annonce des résultats du second tour des législatives, le Front de salut national a tenu une conférence de presse à la date du 29 janvier 2023 afin d'exprimer son opposition au processus entamé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Le dirigeant du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a assuré que le prochain parlement ne sera pas reconnu, ni par les citoyens, ni par les forces politiques du pays. Ahmed Nejib Chebbi a mis l'accent sur la dégradation de la situation économique du pays. Il a évoqué l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat. Il a considéré que le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, cherchait à renforcer son contrôle sur le pays au lieu de se pencher sur ces questions. Le qualifiant de tyran, Ahmed Nejib Chebbi a considéré que Kaïs Saïed cherchait à mettre en place une fausse légitimité. Celle-ci est en conflit direct avec la constitution de 2014 et sa légitimité à laquelle le Front de salut national restait attaché. Ahmed Nejib Chebbi a appelé à la tenue d'élections anticipées. Evoquant les poursuites engagées envers sa camarade Chaima Issa, il a appelé l'institution militaire à ne plus poursuivre les opposants politiques de Kaïs Saïed. Il a souligné l'importance de respecter la loi. « La balle n'est pas dans le camp de Kaïs Saïed ! Kaïs Saïed n'écoute pas… Il ne tire pas de conclusion. Il considère que rien n'a eu lieu aujourd'hui… Les résultats d'aujourd'hui représentent le jugement final et définitif attestant de l'échec des élections… Nous n'attendons rien de Kaïs Saïed… Je profite de cette occasion pour m'adresser à l'UGTT, à l'Onat et à la LTDH afin de leur expliquer que nous sommes tous dans le même bateau… Qu'ils arrêtent de diviser les Tunisiens entre politiciens et non politiciens… La solution réside en un nouveau commandement politique… Nous ne devons pas nous venger de nos opposants... Il est possible de poursuivre ceux qui étaient au pouvoir... Mais nous ne devons pas utiliser un tank pour bloquer l'accès au parlement », a-t-il ajouté. Ahmed Nejib Chebbi a appelé à s'unir afin de créer un changement, provoquer le départ de Kaïs Saïed par tous les moyens pacifiques possibles et organiser une élection présidentielle anticipée. Il a révélé qu'une réunion entre plusieurs entités et personnalités politiques s'était tenue à la date du 29 janvier 2023 pour parvenir à un accord. S'exprimant par la suite, la membre du comité politique du Front de salut national, Samira Chaouachi a insisté sur la qualification du processus entamé depuis le 25 juillet de coup d'Etat. Elle a affirmé que les élections législatives étaient dépourvues de toute légitimité. Elle a assuré que le parlement de 2019 conservera sa légitimité jusqu'à la tenue d'élections législatives transparentes. « Les fiascos se sont succédé. On pourrait se retrouver face à un cumul des résultats des deux tours des élections. Nous espérons que cela n'aura pas lieu afin d'éviter de devenir la risée du monde entier », a-t-elle ajouté. Abdellatif Mekki a, aussi, pris la parole lors de cet événement. Il a estimé que le chef de l'Etat cherchait à mettre en place une dictature. Il l'a tenu responsable de la dégradation de la situation économique du pays. Il a assuré que le gouvernement de Hichem Mechichi avait entamé des négociations avec le Fonds monétaire international et était parvenu à un accord peu avant l'annonce des mesures exceptionnelles. Il a souligné la gravité de la situation et a mis en garde contre la faillite de l'Etat.