Le communiqué publié, la veille, par les services de la présidence de la République, à l'issue de la réunion du conseil de sécurité nationale consacré au « phénomène de l'afflux d'un grand nombre de migrants irréguliers subsahariens en Tunisie », a suscité une vague d'indignation mais fait aussi élever quelques voix de soutien. Le président du parti français « Reconquête ! », Eric Zemmour, qui défend la théorie complotiste du Grand remplacement voulant que les européens seront à terme démographiquement « remplacés » par d'autres peuples, a applaudi les propos du président Kaïs Saïed, dans un tweet posté ce mercredi 22 février 2023. « Les pays du Maghreb eux-mêmes commencent à sonner l'alarme face au déferlement migratoire. Ici, c'est la Tunisie qui veut prendre des mesures urgentes pour protéger son peuple. Qu'attendons-nous pour lutter contre le Grand Remplacement ? » a écrit Eric Zemmour.
On rappellera que Kaïs Saïed a souligné hier, que le phénomène migratoire subsaharien est « anormal », indiquant qu'il y a « un plan criminel préparé depuis le début de ce siècle pour métamorphoser la composition démographique de la Tunisie ».
Il a ajouté que « certaines parties ont reçu de grandes sommes d'argent après 2011, pour l'établissement des immigrants irréguliers subsahariens en Tunisie, assurant que l'objectif non annoncé des vagues successives de la migration clandestine étant de considérer la Tunisie comme un Etat africain n'ayant aucune appartenance arabe et islamique ». Le président de la République a également souligné « la nécessité de mettre fin rapidement à ce phénomène, en particulier parce que les flux de migrants irréguliers en provenance d'Afrique subsaharienne continuent, avec leur lot de violences, de crimes et de pratiques inacceptables, en plus d'être illégaux ». Le Président a appelé à travailler sur tous les fronts diplomatiques, sécuritaires, militaires et à appliquer strictement la loi sur la situation des étrangers en Tunisie et le franchissement illégal des frontières. Il a considéré que « ceux qui sont derrière ce phénomène sont des trafiquants d'êtres humains qui prétendent en même temps défendre les droits de l'Homme ».