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La Tunisie, un Etat pauvre dans un pays riche, dit-il
Publié dans Business News le 12 - 06 - 2023

L'Europe était mobilisée à son plus haut niveau, dimanche 11 juin 20232, avec la visite à Tunis de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, la présidente du conseil italien Giorgia Meloni et Mark Rutte, Premier ministre néerlandais. L'idée est de secourir une Tunisie menacée par l'effondrement économique. « Un 11 juin 2023 qui a des allures de 12 mai 1881 », a commenté l'analyste politique Ahlem Hachicha Chaker qui voit, en cette visite, les mêmes raisons pour lesquelles la France a colonisé la Tunisie à la fin du XIXe. À l'époque, officiellement, la France mettait la Tunisie sous protectorat, puisqu'elle n'arrivait pas à honorer ses échéances. Un siècle et demi plus tard, le pays est quasiment au même point.
Face à la délégation européenne du plus haut niveau, Kaïs Saïed est resté fidèle à lui-même, « inintimidable », mêlant les phrases creuses et les leçons d'Histoire et de géographie qui n'intéressent personne. Une photo, une seule, résume la situation et, par bêtise, cette photo a été publiée par la présidence. On y voit un Kaïs Saïed face à ses invités, cigarette à la main. Il y a quelques semaines, la rumeur prétendait qu'il était malade et souffrait de problèmes cardiaques. Peu importe la crédibilité de ces rumeurs, le président a 65 ans et a, inévitablement, quelque chose. À cet âge, l'adage dit « s'il n'y a rien qui cloche, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche ». En tout état de cause, il n'a pas le droit de fumer, c'est bête et insensé. En plus, ça dégage une mauvaise image. Kaïs Saïed semble inconscient des dangers de la cigarette, il est dans le déni et il se moque éperdument de la mauvaise image qu'il dégage. Les ennuis de santé ? C'est la faute d'autre chose. La seule chose qui l'intéresse est le petit plaisir éphémère que lui offre le tabac.
Il gère la Tunisie comme il gère sa personne. Le pays est souffrant, mais il refuse de le voir en criant sur tous les toits que le pays est riche. On l'enjoint de procéder à des réformes douloureuses, mais il refuse, sous prétexte de paix sociale. La mauvaise image, c'est à cause des corrompus et des traitres.
En bref, Kaïs Saïed est en train de mettre le feu dans ses poumons et dans le pays et refuse d'écouter les conseils et les avertissements. Il ne faut pas parler de sa santé, car c'est une affaire personnelle, il ne faut pas parler du pays, car c'est une question de souveraineté.
Kaïs Saïed ne veut pas arrêter de fumer et ne veut pas subir le diktat du FMI. La délégation européenne du plus haut niveau, a beau vouloir l'enchaîner pour le conduire au paradis (proverbe arabe), elle est rentrée comme elle est venue : rien de concret. Echec total, d'un point de vue européen et/ou pragmatique. Succès total, du point de vue des partisans du président. Pour eux, fumer c'est bien ; pour eux, la Tunisie a sa souveraineté et n'a pas à suivre les diktats occidentaux qui ne pensent qu'à leurs intérêts et dont les programmes appauvrissent les peuples.

L'inquiétant ballet diplomatique européen a camouflé la plus grave des informations, celle de la dégradation de la note tunisienne par Fitch Ratings, vendredi dernier. On est à CCC-, c'est-à-dire dans les abysses. Cela ne semble pas émouvoir les partisans du président, adeptes éternels du déni et du conspirationnisme.
« La dégradation de la note de la Tunisie est politique et donc pas fiable », a commenté Issam Chouchen, député président de la commission des finances et du budget. Un commentaire conforme à ce que pense son président qui a moqué les agences de notation en les qualifiant d'« ommek sannefa ». Un commentaire populiste qui accuse le thermomètre d'être cassé au lieu d'admettre que l'on a de la fièvre.
FMI, Banque mondiale, investisseurs, politiciens, analystes, chercheurs, journalistes ne lisez plus les rapports de Fitch et des agences de notation, abonnez-vous plutôt aux pages Facebook de Issam Chouchen et de la présidence tunisienne. C'est là que vous trouverez l'info, la vraie. Tout le reste n'est que littérature, intox et conspiration ourdie par les méchants.
Hélas, en dépit de la grossièreté de son commentaire, Issam Chouchen and co ont le vent en poupe. Ils surfent sur la fibre souverainiste et conspirationniste et trouvent un écho favorable.

« La Tunisie est un Etat pauvre, dans un pays riche », a déclaré samedi dernier Kaïs Saïed. Il se répète, comme à son habitude, il a dit exactement la même phrase en décembre 2021.
Un an et demi après son constat, Kaïs Saïed est toujours sur le même point, il n'a pas avancé d'un iota. Il est payé pour trouver des solutions aux problèmes, il ne fait que s'arrêter sur les constats.
Les solutions à la pauvreté de l'Etat existent pourtant. Elles sont criées par les analystes et experts économiques, par les médias, par les agences de notation et, tout dernièrement, par la délégation européenne. Le pays pour être sauvé doit procéder à des réformes, point à la ligne !
Sauf que Kaïs Saïed est champion dans le verbiage, nul dans les actes concrets.
S'il veut que l'Etat qu'il dirige s'enrichisse, qu'il réduise d'abord son train de vie. Qu'il cède les entreprises qui n'ont plus à rester publiques. Qu'il cesse de dilapider l'argent public sous forme de compensations, de salaires fictifs et de rémunérations non corrélées à de la production. Qu'il supprime les autorisations administratives, grandes portes de la corruption. Qu'il cesse d'empoisonner la vie des investisseurs et des chefs d'entreprise avec des procédures administratives archaïques. Qu'il donne son indépendance à la justice. Qu'il cesse de stigmatiser les riches, les seuls capables de créer de l'emploi et de la croissance. Qu'il cesse son racket des gens qui produisent avec des taxes et impôts usuriers. Qu'il cesse de cliver les Tunisiens entre riches et pauvres, corrompus et honnêtes, patriotes et traîtres.
Mais bien sûr que la Tunisie est riche, on le sait, les Européens le savent, le FMI le sait, Fitch Ratings le sait, les analystes le savent.
Si Kaïs Saïed veut que l'Etat profite de cette richesse, il doit juste procéder à toutes ces réformes. C'est aussi simple que cela !


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