Revenant sur la question des conditions de transport des prisonniers depuis la prison civile de la Mornaguia vers le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, la membre du comité de défense des détenus politiques dans le cadre de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, Islem Hamza a repris quelques passages de l'arrêté du ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques du 11 janvier 2007, fixant les conditions techniques et sanitaires pour le transport des animaux concernés par l'identification. Dans une publication Facebook du 23 août 2023, Islem Hamza a écrit : « Les moyens de transport doivent être aménagés de façon à assurer le confort et la sécurité de l'animal transporté. Tout transporteur d'animaux doit respecter les règles de salubrité, de santé et de sécurité dans le moyen de transport. Les animaux doivent être embarqués et débarqués dans des conditions confortables. L'aire réservée à contenir les animaux dans les moyens de transport doit être éclairée. Ils doivent être aménagés de manière à empêcher les animaux de tomber (focalisez-vous sur ce point). Ils doivent également être équipés d'ouvertures d'aération. Le transport des animaux est interdit pour les animaux malades et dont le transport risque de détériorer davantage leur état de santé sauf en cas d'urgence, séparément et après avoir pris toutes les dispositions réduisant la douleur et assurant la sécurité ». Islem Hamza a indiqué qu'il s'agissait de conditions appliquées pour les animaux alors que des milliers de prisonniers, y compris les prisonniers politiques dans le cadre de l'enquête de complot contre la sûreté de l'Etat, étaient transportés dans des conditions dépourvues de respects de la dignité humaine et des conditions de sécurité. L'avocate a considéré que les conditions de transports ne respectaient même pas la dignité animale. Elle a critiqué le déni exprimé par la Direction générale des prisons à ce sujet. Elle a qualifié la chose de fuite en avant et de tentative d'enfouissement de la vérité. Me Hamza a remis en doute la question du respect des normes internationales souvent évoquée par la direction des prisons. L'avocate a rappelé avoir fait l'objet de poursuites en justice en vertu du décret n°54. La Direction générale des prisons avait saisi la justice à l'encontre d'Islem Hamza après sa déclaration médiatique du 6 avril 2023. La membre du comité de défense avait fait savoir, dans une déclaration médiatique du 6 avril 2023, que « les détenus sont transférés dans une sorte de véhicule dédié aux terroristes. Ce véhicule contient une cage métallique très étroite pouvant accueillir de justesse une personne. Je vous invite à imaginer la scène où le détenu y est installé accroupi, la tête en bas, menotté, ne pouvant garder son équilibre ». Et de poursuivre : « À chaque virage, à chaque freinage, le prisonnier, menotté et en déséquilibre, reçoit des coups au niveau de la tête et dans tous les sens ». « Plusieurs détenus ont souffert de ces conditions du transfert pour se rendre aux bureaux de juges d'instruction, au tribunal ou même à l'hôpital, dont Chaima Issa », a-t-elle souligné.
Le 22 août 2023, Islem Hamza a expliqué que le détenu Issam Chebbi souffert d'une blessure au niveau du dos suite aux conditions déplorables du transport des détenus depuis la prison vers le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. « Une ambulance est venue pour l'emmener à l'hôpital… On les a transportés dans ces maudites voitures… N'importe quel Tunisien aurait dénoncé la chose en voyant les conditions de transport… Lorsque j'ai dit qu'il s'agissait de voitures de torture, j'ai été visée par une enquête », a-t-elle critiqué. Le lendemain, à savoir le 23 août 2023, le porte-parole de la Direction générale des prisons, Ramzi Kouki, a expliqué que Issam Chebbi s'était plaint de douleurs dans le dos à son arrivée au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Il a été transporté, après la finalisation des procédures judiciaires, vers l'hôpital Mongi Slim afin de subir les examens médicaux nécessaires. Il a assuré que Issam Chebbi, avait été transporté depuis la prison civile de la Mornaguia vers le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme par un camion normal dédié au transport des prisonniers. Il a, également, qualifié les déclarations relatives à une chute de ce dernier de contre-vérité.