L'avocat et membre du comité de défense de Abir Moussi, Karim Krifa a indiqué que l'état de santé de cette dernière était préoccupant. Il a, également, assuré que les équipements demandés par le médecin n'ont pas encore été fournis. Il a, également, considéré qu'elle pourrait faire l'objet d'un assassinat. S'exprimant durant une conférence de presse le 12 février 2024, Karim Krifa a affirmé que la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, était ciblée par un plan politique visant à l'écarter et à l'empêcher de se présenter à la présidentielle. Karim Krifa a affirmé que Abir Moussi était libre de critiquer le processus du 25-juillet. Il a, aussi, indiqué que ses déclarations traduisaient la position officielle du PDL. Karim Krifa a expliqué que Abir Moussi sera auditionnée, demain 13 février 2024, parallèlement à la tenue de l'audience dédiée à l'assassinat de Chokri Belaïd. Il a conclu que la présidente du PDL se retrouvera dans le même lieu de détention que les terroristes et les assassins de Chokri Belaïd. Il a, aussi, considéré que Abir Moussi pourrait être ciblée par ces derniers. Il s'est interrogé sur les mesures prises afin de garantir la sécurité de Abir Moussi, mais aussi sur la concordance de dates de ces deux procès. « On cherche à se débarrasser de toute voix libre… On l'a fait avec Chokri Belaïd et on l'envisage pour Abir Moussi… Son bien-être physique et moral est la responsabilité de ce pouvoir, de ce gouvernement et de cet Etat… On persécute le grand parti de l'opposition… Ces terroristes font face à des peines de prison à perpétuité… Il s'agit de terroristes qui n'ont pas à envisager les conséquences de l'assassinat de Abir Moussi… La mettre en cellule à côté des terroristes est dangereux… Le comité de défense contactera les ministères de la Justice et de l'Intérieur à ce sujet », a-t-il dit.
Karim Krifa a indiqué que le comité de défense de Abir Moussi subissait le même traitement que celui évoqué par le comité de défense dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. Il a appelé les magistrats à ne pas s'aligner politiquement dans ce genre d'affaires et à appliquer la loi. Karim Krifa a considéré que la Tunisie avait témoigné d'un recul au niveau des droits de la femme. Il a expliqué que la présidente du PDL, Abir Moussi était poursuivie pour avoir fait ce constat. L'avocat a indiqué que l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) était derrière ce recul puisqu'elle avait accepté la révision de la loi électorale de façon à mettre fin au système de parité. L'Isie a porté atteinte au rôle de la femme, à la parité et à l'égalité entre les genres. Le dirigeant du PDL a affirmé que ceci a conduit à la création de conseils locaux composés à 100% d'hommes. « La plainte de l'Isie porte sur une vidéo qui aurait pour but de porter atteinte au processus électoral… Abir Moussi avait déclaré que le processus électoral était une pièce théâtrale de mauvais goût, qu'il se heurtait aux droits humains et aux libertés et qu'il était fondé sur la discrimination à l'encontre des femmes… Ces élections sont organisées par une instance dépourvue d'indépendance et auteur de plusieurs crimes se heurtant avec la législation nationale et internationale… Ces déclarations sont celles de Abir Moussi. Mais, est-elle la seule à avoir dit cela ? », a-t-il poursuivi. D'après Karim Krifa, plusieurs partis et associations ont aussi adopté ce discours. Certains ont lancé des accusations plus graves. L'Isie, selon lui, n'a pas réagi à leur encontre et n'a pas prêté attention à ce qu'ils ont dit. Elle s'est focalisée sur Abir Moussi. Il a rappelé que la présidente du PDL était, également, la candidate du parti à la présidentielle de 2024. Karim Krifa a qualifié les agissements de l'Isie de manœuvre visant à écarter Abir Moussi de la présidentielle de 2024 et d'ouvrir la route aux autres candidats. Il a qualifié l'enquête visant Abir Moussi d'un procès collectif puisqu'elle représente l'intégralité du PDL. Le dirigeant du PDL a, également, indiqué savoir d'avance qu'un troisième mandat de dépôt sera émis à l'encontre de Abir Moussi par le juge d'instruction. Karim Krifa a considéré que la moindre des choses serait une dissolution de l'Isie ou la démission de ses membres. D'après lui, l'instance n'a pas à saisir la justice au sujet de déclarations exprimant des positions politiques. Il a considéré que le procès de Abir Moussi était celui d'une partie marginalisée du peuple tunisien.
Pour rappel, Abir Moussi se trouve en prison depuis le 3 octobre 2023. Elle fait l'objet de deux mandats de dépôt. Le premier a été émis suite à une vidéo qu'elle avait tournée devant le palais présidentiel. Le deuxième mandat a été émis suite à une plainte déposée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) en vertu du décret-loi 54.