Le président de la République, Kaïs Saïed, a effectué, lundi 1er avril 2024, une visite inopinée à l'aéroport international de Tunis-Carthage "où il a pris connaissance de nombreuses lacunes et violations qui se sont produites dans le passé et qui persistent jusqu'à aujourd'hui", annonce un communiqué présidentiel. Le président de la République a noté au passage, dans une vidéo accompagnant le communiqué présidentiel, que le ciel de la Tunisie ne sera ouvert qu'à Tunisair, faisant référence à son refus de l'Open Sky.
Le président de la République a indiqué que la compagnie aérienne Tunisair - que le communiqué de Carthage désigne par son ancien nom - doit impérativement retrouver son éclat et a souligné la nécessité de l'assainir, "surtout après que les vérifications aient révélé que près de 130 employés et cadres ont été recrutés avec de faux diplômes, en plus du favoritisme et des recrutements basés sur les allégeances plutôt que sur la compétence et les qualifications académiques". Le chef de l'Etat a réaffirmé que les institutions ne seront pas cédées, tout comme les établissements publics. Il a considéré que rien ne doit empêcher ces institutions d'être financièrement équilibrées après leur assainissement et le recouvrement des fonds qui leur ont été volés.
Dans une vidéo publiée sur la page de la présidence de la République, le chef de l'Etat a affirmé : "la Tunisie n'est pas à vendre, tout comme ses institutions. Cependant, il y a beaucoup à dire à propos de la maintenance, d'autant plus que les recrutements n'étaient pas basés sur les compétences alors que nous avons beaucoup de compétences et de techniciens. Malheureusement, beaucoup de ces compétences ont choisi de quitter le pays". Le président de la République a ajouté que plusieurs pièces de rechanges avaient été cédées à l'étranger au lieu de les réparer, notant qu'il y avait une intention de céder la compagnie par la suite. Il a, également, indiqué qu'il y avait un avion "parti" et "qu'il n'était pas revenu". "Il s'agit de l'avion Amilcar. Il a été cédé à la Floride à 200 milles dollars sans déclaration douanière. C'est une première qui ne s'est jamais produite avant". Le président de la République a insisté à maintes reprises sur le dossier des recrutements illégaux avec de faux diplômes, ainsi que la nécessité de résoudre les contrats de sous-traitance à travers l'intégration des employés au sein de Tunisair. Le PDG de Tunisair a assuré que la compagnie retrouvera son rayonnement soulignant qu'il était en train d'exécuter les recommandations du président de la République, l'appelant à le soutenir pour mener à bien sa mission.