Le dirigeant du Parti Destourien Libre (PDL), Karim Krifa a assuré que la présidente du parti, Abir Moussi, gardait le moral haut malgré sa détention depuis le 3 octobre 2024. Il a affirmé que le premier mandat de dépôt n'était plus effectif et que Abir Moussi était poursuivie dans le cadre de deux autres affaires initiées à la suite de plaintes déposées par l'Instance supérieure indépendante pour les élections. Invité mardi 16 mars 2024 à « midi Show » d'Elyes Gharb sur Mosaïque Fm, Karim Krifa a indiqué que l'une des plaintes déposées par l'Isie reposait sur une vidéo filmée lors d'une manifestation organisée par le PDL. Durant cet événement, les militants du parti ont scandé plusieurs slogans, dont celui mettant l'accent sur le faible taux de participation et l'illégitimité de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple. « Il s'agit d'un slogan politique scandé par un parti de l'opposition et ne reconnaissant pas le processus actuel… L'Isie s'est donc octroyée comme rôle celui de représentant de la personne ayant initié ce processus », a-t-il dit.
Quant à la candidature de Mondher Zenaidi, Karim Krifa a considéré que ce dernier ne suivait pas l'actualité. Il a expliqué que la base électorale du PDL dépassait les destouriens et visait l'intégralité des Tunisiens. Il a indiqué que Abir Moussi était proche du peuple tunisien et qu'elle avait réalisé à quatre reprises le tour de la Tunisie alors que Mondher Zenaidi était absent. M. Krifa a estimé que Mondher Zenaidi tentait de s'approprier les efforts et le militantisme de cette dernière. Il a conclu que l'emprisonnement de Abir Moussi lui était bénéfique. « Mondher Zenaidi, actuellement, est-il certain de passer au deuxième tour ? Personne n'est sûr de passer au deuxième tour… Si Abir Moussi passe au deuxième tour, est-ce que Mondher Zenaidi et ses soutiens voteront pour elle ? », s'est-il interrogé.
Karim Krifa a estimé que le pouvoir en place cherchait à dresser le plus d'accusations que possibles afin de laisser l'opposition pourrir en prison. Il a rappelé que la présidente du PDL a été officiellement accusée dans le cadre de l'affaire de l'Isie à la même date que celle de la clôture de l'instruction dans une autre affaire. Il a considéré qu'on laissait des plaintes de côté et qu'on les exploitait en temps voulu. Il a affirmé l'absence d'avancée de l'enquête depuis 75 jours, expliquant que Abir Moussi a fait l'objet d'un mandat de dépôt à la suite de la plainte de l'Isie à la date du 1er février 2024. Néanmoins, le procès-verbal portant sur la vidéo fond de l'affaire n'a été présenté par l'instance qu'à la date du 20 février 2024. « Ceci signifie que le juge d'instruction a ordonné la détention de Abir Moussi et qu'il l'a jetée en prison alors que l'instance préparait encore son dossier… Abir Moussi a fait l'objet d'un mandat de dépôt sans être auditionnée… Théoriquement, un accusé doit se présenter, présenter son nom complet y compris celui du père et du grand-père et son adresse. C'est ainsi que l'accusé est informé des charges… Pour le moment, nous avons pris connaissance de quatre plaintes déposées par l'Isie… Seulement deux ont fait l'objet d'une instruction… Le juge d'instruction ne peut pas identifier les charges retenues contre Abir Moussi… De quoi est-elle accusée ? », a-t-il ajouté.
Karim Krifa a assuré que Abir Moussi sera la candidate du PDL à la présidentielle prévue d'ici la fin de 2024 qu'elle soit libre ou en prison. Il s'agit d'une décision prise par les institutions du parti. M. Krifa a indiqué que le PDL fera tout ce qui est en son possible d'un point de vue légal afin d'y parvenir. Il a considéré que l'Isie ne pouvait pas interdire les candidatures déposées par des personnes à l'étranger ou placées en détention. Il a expliqué que le bulletin n°3 n'était pas une attestation de droits politiques et civils. Il s'agit seulement du casier judiciaire. Karim Krifa a insisté sur l'importance de tenir un procès juste de la présidente du PDL Abir Moussi. Il a appelé à la tenue d'une audience publique diffusée par tous les médias afin d'informer l'opinion publique.