Le Front de salut national annonce l'organisation d'une marche à la date du 5 mai 2024 appelant à la tenue d'une élection présidentielle transparente et libre conformément aux délais fixés par la constitution. La marche aura pour point de départ la place de la République. Les participants se dirigeront vers le théâtre municipal situé à l'avenue Habib Bourguiba. Dans un communiqué du 27 avril 2024, le Front de salut national a mis en garde contre la détérioration du climat politique et l'oppression considérant que ces deux éléments évinent la légitimité de toute élection qui sera organisée en Tunisie. Ceci aggrave, aussi, la crise de légitimité du pouvoir en place instauré depuis le putsch du 25 juillet 2021. Le front a évoqué plusieurs atteintes aux droits et aux libertés telles que la détention arbitraire des accusés dans l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat et l'impassibilité pour lui de louer une salle afin d'organiser une conférence de presse portant sur la prochaine présidentielle attendue d'ici fin de l'année 2024. « Le détenu politique, Jaouhar Ben Mbarek a entamé une grève de la faim sauvage depuis mardi dernier en guise de protestation contre sa détention arbitraire par les autorités tunisiennes malgré la fin des délais de quatorze mois de détention provisoire… Pour les même raisons, le détenu politique, Issam Chebbi a annoncé l'entame d'une grève de la faim ouverte et son refus d'accepter les repas, les visites et les entretiens avec les avocats… Avec la fin des délais de détention préventive, et avec l'entame la détention arbitraire, les avocats de la défense se sont retrouvés face à toute forme de harcèlement de la part des autorités judiciaires au sujet de l'obtention des autorisations de visite et la décision de clôture de l'instruction par le juge d'instruction en dehors des délais légaux. Parallèlement à cela, maître Samir Dilou, membre du comité de défense des détenus politiques et vice-président du Front de salut national a été convoqué par le procureur général près la Cour d'appel de Tunis afin de l'interroger au sujet de l'un de ses passages médiatiques durant lequel il a abordé l'affaire connue sous le nom d'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat », a ajouté le communiqué. Le Front de salut national a dénoncé ces pratiques et a considéré qu'elles aggravaient la crise politique en Tunisie. Il a, aussi, évoqué la dégradation de la situation sur les plans économique et social et l'absence d'avancées dans la gouvernance du pays. Le front a évoqué un retour de l'oppression, de la dictature et des atteintes aux droits et aux libertés, assurant que ceci n'ébranlait pas la volonté des soutiens à la liberté et à la démocratie et qu'il s'agissait en réalité d'un catalyseur de crise et de fuite vers l'inconnu.
Pour rappel, la liste des détenus pour complot comporte les noms de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Ils ont été emprisonnés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023. La liste des accusés comprend, également, Lazhar Akremi et Chaïma Issa. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de la même affaire puis laissés en liberté à la date du 13 juillet 2023. La période de détention devait prendre fin entre les 18 et 19 avril 2024. Néanmoins, aucune décision de libération n'a été annoncée par les autorités tunisiennes. Parallèlement à cela, le document relayant l'instruction a fuité et a fait l'objet de beaucoup de critiques, et même de railleries. En guise de protestation contre sa détention, Jaouhar Ben Mbarek a entamé une grève de la faim sauvage depuis plusieurs jours. Il a décidé de se priver d'eau et de nourriture. Le secrétaire général d'Al Jomhouri et détenu dans la même affaire, Issam Chebbi a décidé d'entamer, lui aussi, une grève de la faim.