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Les Américains, mauvais perdants ?
Publié dans Business News le 21 - 06 - 2008

C'était une victoire surprise : Airbus remportait l'appel d'offres de l'US Air Force pour fournir 179 avions ravitailleurs. C'était en février dernier et la presse économique européenne a vu en cela une belle ouverture de l'Armée américaine à des industriels étrangers.
Ce n'était cependant pas l'avis de Boeing qui a contesté les conditions d'octroi de ce marché en intentant un procès. Rebondissement de l'affaire, mercredi dernier : Le Government Accountability Office (GAO) a donné raison à Boeing. Protectionnisme ou sécurité nationale ? La libéralisation, le libre marché, la mondialisation sont, a priori, des propos qui ne s'appliquent pas à tout le monde !
L'annonce fin février 2008 du choix d'Airbus par l'US Air Force pour l'appel d'offres (programme KC-45) au remplacement d'une partie (179) de ses 540 avions ravitailleurs KC-135, a surpris bon nombre d'observateurs, tant les habitudes protectionnistes américaines dans le domaine de la défense sont prégnantes, et tant la position de Boeing est forte au Pentagone. Ce succès d'EADS, d'un montant record de 35 milliards de dollars, qualifié de "contrat du siècle", a donc été considéré comme "historique".
Mauvais perdant, Boeing a immédiatement contesté l'attribution du contrat au tandem EADS/Northrop. Le recours s'est basé “sur des irrégularités dans le déroulement de la compétition et dans l'évaluation des offres concurrentes”, avait indiqué Boeing dans un communiqué. L'avionneur américain avait effectué cette démarche auprès du GAO, l'organisme compétent pour étudier les plaintes d'entreprises évincées de marchés publics.
“Nous aimerions beaucoup que cette décision soit cassée”, a déclaré Mark McGraw, le responsable du programme des avions ravitailleurs de Boeing. Mais “ce que nous voulons avant tout, c'est de la clarté sur le processus de décision, et comprendre ce qui a été fait”.
De la clarté? Pas vraiment. En effet, le GAO s'est contenté de recommander à l'US Air Force de rouvrir l'appel d'offres, en donnant comme prétexte l'entrée en jeu de sept points qui auraient faussé la compétition. La Cour aurait noté en particulier que Boeing était moins cher que son rival sur toute la durée de vie du programme, après correction de certaines erreurs mises au jour lors de l'examen. Une erreur d'évaluation! L'ont-ils baptisé.
Comme si l'armée de l'Air pouvait se tromper dans un calcul aussi important, après des mois et des mois d'analyse!
Du coup, l'écart entre les deux offres, qui s'établissait initialement à 34 millions de dollars, une bagatelle (0,03 %) par rapport au montant total du contrat, serait finalement infime!
Cela ne pouvait pas mieux tomber pour Boeing qui y voit la confirmation que son offre proposait « une meilleure valeur à long terme ». La décision du GAO a été immédiatement saluée par l'avionneur américain, pour qui c'est une véritable victoire. Il a aussitôt indiqué son impatience « de travailler avec l'armée de l'Air aux prochaines étapes de cette acquisition cruciale pour nos combattants ».
Ce rebondissement a eu un écho favorable au Congrès. En effet, l'attribution de ce contrat à un groupe européen, qui plus est suspecté de recevoir des aides d'Etat, avait suscité une vive polémique. Les démocrates appréciaient modérément qu'EADS ait été préféré à leur champion national pour fournir des avions ravitailleurs au Pentagone.
Chez l'adversaire, la déception est au-rendez-vous. Mais EADS affiche encore sa confiance, considérant son offre comme techniquement supérieure et correspondant aux obligations imposées par la loi, notamment celle de se fournir chez des industriels dont 50 % de la production est basée aux Etats-Unis.
Si Boeing devait l'emporter en fin de parcours, ce serait un très gros coup dur pour EADS, qui a multiplié depuis de longues années les ouvertures pour mieux pénétrer le marché américain. Créations d'emplois sur le territoire américain, choix ciblé des appels d'offres, liens privilégiés avec les élus.
Mais les chances du consortium de conserver le contrat paraissent minces vu le climat actuel. Les deux patrons civils et militaires de l'US Air Force, Michael Wyne et le général Michael Moseley, ont été contraints à la démission la semaine dernière à la suite d'un scandale résultant de la livraison erronée à Taiwan de composants de missiles nucléaires en 2006. Or, ils avaient soutenu le choix du consortium américano-européen.
Le coup est certes dur pour le consortium EADS Northrop Grumman, mais c'est surtout un coup de théâtre. Un énième coup de théâtre qui vient s'ajouter à la série de scandales qui ont marqué le déroulement de cette affaire dont l'appel d'offres initial date d'il y a plus de quatre ans. En effet, ce contrat avait été initialement attribué à Boeing en 2003 puis annulé après l'éclatement d'un scandale de corruption autour de son attribution. Des responsables de Boeing et de l'armée de l'Air avaient été condamnés à des peines de prison, et le PDG de l'époque avait démissionné.
Ce nouveau rebondissement suscite néanmoins une nouvelle crainte en Europe : celle de voir Northrop abandonner la partie avec EADS pour proposer directement une solution avec Boeing. Dans ce nouveau état des faits, la question à se poser serait donc : Quelles chances aurait EADS de remporter le contrat de nouveau, face à un adversaire prêt à tout pour le lui arracher des mains?


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