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Tunisie - Les zones d'ombre de la plaisance
Publié dans Business News le 07 - 07 - 2010

Il y a un an, la revue Tourisme Infos a organisé un débat sur le tourisme de plaisance en Tunisie. Pour notre couverture, alors, nous avons titré notre article : « Le tourisme de plaisance "chavire" ! ». Un an après, le même magazine organise le même événement et, depuis, rien ne semble avoir changé !
L'avenir de la plaisance en Tunisie, en dépit de toute la valeur ajoutée qu'il peut apporter au tourisme et à l'économie nationale, serait carrément compromis ! L'administration du tourisme et professionnels du secteur sont dans l'impasse. Une impasse due, principalement, à une grande confusion quant à l'interprétation du nouveau Code des ports maritimes, à la désinformation, au manque voire l'absence totale de communication et dialogue entre les deux parties. Or, elles sont tenues de trouver un terrain de dialogue et d'entente. Car, avec l'entrée en vigueur des textes d'application du Code, prévue pour l'année 2011, elles sont tenues de coopérer et de travailler ensemble. Sachant que le ministère du Tourisme, après 30 ans d'absence, entend bien reprendre la main sur le secteur.
Si la première rencontre sur la réalité et les perspectives de la plaisance en Tunisie a permis de dégager un état des lieux, pas très reluisant du reste, la deuxième, organisée par le magazine Tourisme Infos, mardi 6 juillet 2010, s'est intéressée à l'avenir de plaisance en Tunisie.
L'année dernière, l'administration du tourisme a brillé par son absence. Cette année, elle a eu une présence, on ne peut dire, très « significative » ou « bavarde ». Et si l'on excepte le ministère du Transport, les autres intervenants impliqués, soit le ministère des Finances, travers les Douanes, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) et le ministère de l'Intérieur (Police des frontières), n'ont pas pris part à ce débat, pour le moins qu'on puisse dire « chaud ». Un débat au cours duquel professionnels et future très prochaine administration de tutelle, se sont jetés les pierres et les reproches alors que le tourisme n'a pas encore installé son Autorité portuaire dans les ports de plaisance.
Qu'en sera-t-il, alors par la suite puisqu'ils sont censés coopérer et travailler ensemble, dans une parfaite harmonie et dans le cadre d'un partenariat actif, afin, précise Slaheddine M'Zabi, conseiller du ministre du Tourisme, en charge du dossier « nautisme », «d'aider les ports en particulier, et la plaisance en général à se développer d'autant plus que c'est une activité qui s'inscrit dans le droit fil de la diversification du produit touristique, avec en prime une valeur ajoutée certaine ».
Or, de quelle valeur ajoutée peut-on parler, si toutes les parties prenantes ne sont pas réunies pour que la plaisance puisse prendre son envol ?
Ahmed Moôtamri, capitaine de la Marina Cap 3000, n'a pas eu la langue dans la poche :
« Depuis la dernière table ronde sur la plaisance, 10 constructeurs de bateaux ont fermé et ce n'est pas l'impact de la crise économique. Le stand de l'ONTT aux salons de plaisance se rétrécit de plus en plus, avec une qualité de services qui laisse à désirer, l'image du nautisme et de la plaisance en Tunisie est en perte de vitesse....
Cela fait dix ans qu'on attend la publication d'un guide des ports de plaisance en Tunisie qui ne vient toujours pas, alors que nous avons manifesté notre volonté d'y participer....
Les procédures d'entrée et de sorties des ports sont de plus en plus complexes, et le Code des ports maritimes, sensé faciliter les procédures administratives, n'a fait que les compliquer davantage. A cela s'ajoute le master professionnel dispensé à Sousse, dont le programme a été élaboré unilatéralement par l'administration, sans consulter les professionnels sur les besoins, ni encore moins pensé les associer à la formation.... », a t-il déclaré.
Au regard des professionnels, avec le nouveau Code des ports maritimes, on se retrouvera dans des situations « incroyables ». C'est comme si, indique un professionnel, on aurait un propriétaire d'hôtel, un directeur général et un responsable de la réception qui, lui, décidera où le bateau sera accosté, où il pourra naviguer, quand pourra-t-il quitter le port, et quand est ce qu'il pourrait revenir ?
Slaheddine M'Zabi n'a pas manqué de riposter. Selon lui, l'administration de tutelle « n'est pas là pour organiser, ni pour assurer le marketing des ports et encore moins l'infrastructure. S'il y a un hic dans tout cela, c'est le problème des professionnels, et en aucun cas, celui de l'administration. Nous, nous sommes là, pour sanctionner », a-t-il clairement précisé !
Evoquant la stratégie de développement de la plaisance et l'étude réalisée par l'administration du tourisme, quant au manque d'information, le représentant du tourisme a reconnu qu'aucune communication publique n'a été engagée. Néanmoins, l'étude d'environ six mille pages (!), est à la disposition des professionnels a-t-il indiqué, s'ils ont envie de faire de la lecture !
Quand on sait qu'entre 2009 et 2010, dix sociétés de fabrication de bateaux en Tunisie ont mis la clé sous la porte, avec tout ce qui s'en suit comme problèmes sociaux de licenciement, on comprend que les procédures administratives pèsent lourdement sur l'activité.
Les formalités sont d'un casse tête chinois qui ferait fuir les plaisanciers et n'arrangent en rien la volonté de développer le créneau, pourtant porteur.
Faut-il rappeler que l'immatriculation d'un bateau, sa livraison à son propriétaire après une fabrication en Tunisie et différentes autres formalités exigent au préalable toute une enquête policière ?
Les professionnels ne contestent pas cette enquête, pour des questions de sécurité. Néanmoins, ils demandent à ce que des délais soient fixés pour sa réalisation, afin de pouvoir préserver la part de marché des entreprises tunisiennes, opérant dans le secteur et contribuer au développement de la plaisance dans le pays dont les retombées se chiffrent par millions de dinars et où la Tunisie peut très bien gagner des galons et s'ériger en une destination privilégiée de plaisance en Méditerranée.
Bon à savoir : 230 000 bateaux d'une longueur de plus de 7 mètres sillonnent la Méditerranée. La Tunisie n'en attire qu'à peine 0,7%.
La Méditerranée dispose de 1 000 ports ou sites équipés pour l'accueil, 300 000 places offertes, 1 million de bateaux (dont 200 000 10m) et plus de 50 000 bateaux 10m, originaires de pays non riverains (Allemagne, Angleterre, USA).
En masses économiques et chiffre d'affaires, cela représente des navires d'une valeur comprise entre 160 et 240 millions de dinars ; 1,6 à 2,4 millions de dinars par an, en recettes de stationnement, 8 à 11 millions de dinars par an pour les dépenses techniques en plus des dépenses considérables des usagers (les dépenses d'un plaisancier sont 16 fois supérieures à celles d'un touriste ordinaire).
Les tendances sont encourageantes pour que la Tunisie puisse devenir une destination de plaisance avec notamment, la saturation des ports dans les trois pays méditerranéens représentant 80% des offres (Espagne, Italie, France), et une tendance des marchés qui reste positive dans ces pays, avec en prime un développement des flottes nationales en Turquie. Le marché de plaisance en Méditerranée se décline en location et charter, synonyme d'une capacité hôtelière flottante de standing, une demande de ports, des services et de séjours qui se diversifie géographiquement dans un contexte concurrentiel et une location et charter des navires.....largement porteuse et pourtant inexistante en Tunisie, freinée par des procédures administratives exaspérantes.
Dans dix ans, et si la législation le permet, la Tunisie table sur le développement de créneau pour atteindre 200 à 300 bateaux en location charters, soit 5000 semaines par an, et 20 mille semaines de séjour.....Mais encore faut-il que la loi puisse le permettre.
Le problème de la plaisance en Tunisie, du côté de l'administration, semble la contestation des professionnels de l'autorité portuaire représentée par le ministère du Tourisme, toujours selon l'avis du conseiller du ministre du Tourisme.
Pour lui, les professionnels ont du mal à supporter cette autorité qui veut récupérer ses droits sur les ports, après 30 ans. Mais, à notre sens, le problème est encore plus profond. Il relève de l'activité touristique en général. Une activité importante pour l'économie nationale, mais dans laquelle, le tourisme n'est pas le seul décideur.
En effet, plusieurs administrations interviennent dans le secteur touristique, sans qu'aucun accord de violon n'est opéré, d'où le frein à toute l'activité. Et cela ne concerne pas exclusivement la plaisance, mais tout le secteur notamment le para touristique. La volonté politique de développer le tourisme, y compris le tourisme de plaisance est manifeste. La question qu'on pourrait se poser : pourquoi ne pas créer un conseil supérieur du tourisme, comme c'est le cas pour d'autres activités, telles que les exportations et autres ? Un conseil où tous les intervenants puissent se rencontrer, prendre les décisions qui s'imposent et, surtout, accorder leurs violons ?
A lire également :Le tourisme de plaisance "chavire" ! Insaf Fatnassi


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