Notre confère « Tourisme Info » vient d'organiser une table ronde intitulée « Quel avenir pour la plaisance en Tunisie ? ». Une occasion pour voir de prés un état des lieux catastrophique d'un créneau stratégique pour le tourisme en Tunisie. La table ronde, dont l'objectif est synthétique par rapport au débat de l'année dernière sur le même thème, s'est transformée en véritable débat sans langue de bois entre les capitaines des différentes marinas et le conseiller du ministre de tourisme, M. Slaheddine Mzabi (chargé du dossier). Une vision médiocre a été présentée par les commandants surtout M. Ahmed Moôtamri, (capitaine de la Marina Cap 3000) qui a indiqué que l'autorité de tutelle investit dans les cabinets et compétences étrangères lors des différentes études et stratégies alors que la Tunisie dispose d'un nombre important de professionnels ayant plus de 15 ans d'expériences. Cette remarque n'était que le début d'un enchainement de réclamations articulées sur les points suivants : • Depuis la dernière table ronde sur la plaisance, 10 constructeurs de bateaux ont cessé leurs activités et cela ne dû pas à l'impact de la crise économique. • L'ONTT ne s'intéresse plus à promouvoir les ports de plaisance dans les salons internationaux, • Le développement du nautisme et de la plaisance en Tunisie est en perte de vitesse à cause de la bureaucratie et des obstacles organisationnels (les procédures d'entrée et de sortie des ports sont de plus en plus complexes, et le Code des ports maritimes, sensé faciliter les procédures administratives, n'a fait que les compliquer d'avantage), • Cela fait dix ans que le guide des ports de plaisance en Tunisie n'a pas vu le jour, alors que les professionnels ont manifestés leur volonté d'y participer, • Le master professionnel dispensé à Sousse, dont le programme a été élaboré unilatéralement par l'administration, sans consulter les professionnels sur les besoins, ni encore moins pensé les associer à la formation. Ça fait peur d'entendre ces réclamations toutes à la fois, mais le plus important est que cette liste a été appuyée par la quasi-totalité des intervenants sans pour autant avoir en retour des explications pertinentes de la part du représentant de l'administration, dont son intervention a été à la fois lente, longue et méga-théorique. M. Mzabi a déclaré, lors du « chaud » débat avec les commandants, que « l'administration de tutelle n'est pas là pour organiser, ni pour assurer le marketing des ports et encore moins l'infrastructure. C'est le boulot des professionnels. Le rôle de la dite-administration se limite à la sanction ». Des déclarations qui demandent une révision (ou au moins une explication) de la part du ministère puisque la tension qu'on a observé, lors de la table ronde, entre les professionnels et l'autorité de tutelle ne peut en aucun cas développer la plaisance en Tunisie.