Sous d'autres cieux, le président de la République ou le Premier ministre diffusent leur bulletin médical régulièrement. Point de secret médical puisque leur santé n'intéresse pas uniquement leur personne, mais tout le peuple. Avant le 14-Janvier, parler de l'état de santé de Zine El Abidine Ben Ali, même dans les salons, était considéré comme un crime de lèse-majesté. Même pas entre les lignes. Qu'en est-il aujourd'hui ? N'est-il pas du droit des Tunisiens d'en savoir davantage sur la santé de Ben Ali qu'on disait très malade et atteint de cancer de la prostate ? Un éclairage de la part de ses médecins traitants nous semble nécessaire aujourd'hui puisque de cette information dépendent plusieurs enjeux. Il est impératif que les Tunisiens le sachent, ne serait-ce que pour accélérer les procédures judiciaires et entamer des négociations fermes et sérieuses avec les Saoudiens pour l'extrader en Tunisie et répondre de ses actes. Tout le monde est branché sur le nouveau gouvernement et sur les Trabelsi et on a tendance à oublier Ben Ali. Quant à la déontologie médicale et le secret professionnel que peuvent opposer ces médecins, il est peut-être temps de proposer une loi en la matière, similaire à ce qui existe dans tous les pays développés. Et, après tout, Ben Ali a bien violé ce secret médical un certain 7 novembre 1987.