Omar Mestiri et Sihem Ben Sedrine, respectivement directeur et rédactrice en chef de la station privée ''Radio Kalima'' ont tenu mercredi 20 avril une conférence de presse pour évoquer les difficultés rencontrées en vue d'obtenir l'autorisation d'émettre sur les ondes FM. A cette occasion, Sihem Ben Sedrine a demandé la fin de l'injustice qui frappe Radio Kalima qui a pourtant, a-t-elle dit, contribué à lutter contre le despotisme et le monopole médiatique. Lotfi Alajri, avocat de Radio Kalima, a expliqué que les demandes présentées aux autorités compétentes pour l'obtention de l'autorisation sont restées sans réponse, sans toutefois accuser le gouvernement provisoire. Par ailleurs, il a indiqué que Radio Kalima refuse d'adresser une autre demande à l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication que préside Kamel Lâabidi. Cette instance, dit-il, a imposé de nouvelles conditions pour l'obtention de l'autorisation dans un communiqué publié le 18 avril courant, et n'est pas habilitée juridiquement à concevoir des conditions et que son rôle en la matière se limite à donner son avis, en attendant la promulgation d'un texte juridique adéquat. Pour sa part, Amor Mestiri a mis l'accent sur la nécessité de réhabiliter ''l'information alternative'' pour qu'elle puisse assumer pleinement son rôle sur la scène médiatique. Il a déploré le fait que ''nous allons vers des élections alors que l'information n'a pas changé et que la majorité des organismes de presse est encore aux mains des proches de l'ancien régime''. Il a souligné que Radio Kalima ne constitue pas un projet nouveau pour qu'elle soit soumise aux conditions de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication, précisant, à ce propos: ''nous sommes une entreprise médiatique dotée d'un siège équipé de moyens ultramodernes. Nous avons des correspondants dans la plupart des régions du pays qui travaillent à la chasse aux nouvelles, à la transmission de la voix du citoyen et à l'information de l'opinion publique, malgré les difficultés qui ne vont pas nous empêcher d'exiger l'obtention de l'autorisation''. L'instance de Kamel Lâabidi pose en effet problème, non seulement en raison de sa légitimité juridique, mais parce qu'elle est, à la base, consultative. L'autre problème de cette instance est que ses membres ou certains de ses membres ont été nommés par Mohamed Ghannouchi. De plus, au moins un de ses membres souffre de problèmes liés au respect de la déontologie et fait l'objet d'une plainte en justice pour diffamation. Changer la composition de cette instance et lui accorder d'autres prérogatives est une étape incontournable pour qu'elle puisse accepter des demandes de nouvelles radios et télévisons et accorder des visas provisoires. R.B.H. (avec TAP)