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Tunisie - La lumière sur le "gouvernement de l'ombre"
Publié dans Business News le 26 - 05 - 2011

Tel un leitmotiv, l'expression «gouvernement de l'ombre» revient inlassablement. Entre info et intox, le Tunisien ne sait plus où se donner de la tête. La position officielle est discréditée, le gouvernement en place voit sa « légitimité » fondre comme neige au soleil. Entretemps, les rumeurs courent alimentées et entretenues par des parties (ou des partis) ayant intérêt à ce que la rue ne retrouve jamais son calme.
Ce n'est pas la composition de ce gouvernement de l'ombre qui intrigue, mais la possibilité qu'il existe et l'étendue de son pouvoir qui dérange.
Est-ce le secret cultivé par les anciens régimes, 55 années durant, qui met de l'huile sur le feu ? Soit-il ! Néanmoins, il y a des signes qui ne trompent pas.
Entre théorie du complot, conspiration, jeu d'argent et de pouvoir, l'existence d'un gouvernement de l'ombre fascine. Dans la Tunisie post-révolution, les cartes sont brouillées et la vision floue.
Le tout Tunis s'affole : on a aperçu Hédi Baccouche se glisser à l'intérieur du Premier ministère. Baccouche n'est autre que le mentor politique de Ben Ali, le théoricien du fameux «coup d'Etat médical » et, semble-t-il, une des figures de proue du gouvernement de l'ombre de l'ancien régime.
En face, le gouvernement Ghannouchi entretient le mystère : aucune déclaration officielle ou officieuse ne filtre soit pour affirmer ou infirmer cette histoire. Il n'était pas habitué à rendre des comptes et à communiquer, quand bien même il le voudrait.
Cette « lacune » de communication a permis à cette histoire d'enfler : le site d'information rue89.com reprend l'information, relayée par une infinité de médias. Effet boule de neige oblige, ce qui était censé être une rumeur, est désormais une «vérité absolue». Et toujours pas de position officielle du gouvernement !
Les salons de Tunis parlent toujours des revenants, des mystérieux, du come-back des « Beldis » (les vieilles familles tunisoises), de la «République des copains», du retour des « Souahliya » (les Sahéliens du Centre-Est de Tunis) …
Mais l'attention du peuple a été accaparée (ou détournée) par les histoires des milices, des brigands, de l'émigration clandestine, des évasions des prisons (véritable Prison Break en live) … pour le reste, Béji Caïd Essebsi, en vrai crack de la politique, s'en charge.
Mais, vint cette « interview du malheur » qui déclenche le retour de la violence et du couvre-feu et, dans la foulée, la théorie du complot, lorsque Farhat Rajhi évoque le fameux « gouvernement de l'ombre ».
Parallèlement, les sites d'information rapportent les récits des liaisons enchevêtrées entre M. Caïd Essebsi, Letaïef, Baccouche, Bennour (Ahmed), Ghannouchi (Mohamed), Karoui (Hamed et Hakim) …
Le gouvernement a, certes, changé, mais la position officielle est invariable : pas de réponse !
De là à dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu il n'y a qu'un pas, d'autant plus que lors de son interview du 8 mai 2011, Béji Caïd Essebsi nous a laissé sur notre faim.
Quelques jours d'émeutes, de tourmente et de peur pour que la Tunisie retrouve le calme. M. Rajhi, à qui on voulait retirer son immunité de magistrat, se fonde d'une déclaration tonitruante, une sorte de mea-culpa dans laquelle il « innocente » le Général Ammar.
Mais, dans cette même déclaration, point de Kamel Eltaief, qu'il a pourtant accusé d'être à la tête de ce gouvernement de l'ombre!
Or, si « la politique est l'art de mentir », Super Farhat ne revient pas pour autant sur sa position : l'homme fort du premier quinquennat de Ben Ali (1987 – 1992) est désigné comme celui qui tire les ficelles du gouvernement provisoire. Comme si Farhat Rajhi cherche, coûte que coûte, à impliquer Eltaief sans pour autant présenter l'ombre d'une preuve.
Des médias vont même jusqu'à lui attribuer la possession de preuves compromettantes des hommes influents de la Tunisie post-révolution. Thèse, par ailleurs, confirmée par le juge Mokhtar Yahyaoui dans un journal algérien (Al Chourouk). Solidarité entre magistrats ou règlement de compte, on n'en saura rien. Cependant, les propos de M. Yahyaoui n'ont pas été démentis !
C'est d'ailleurs autour du personnage du très discret Kamel Letaïef, que tournent les histoires les plus folles.
Dans son blog (samibenabdallah.rsfblog.org) Sami Ben Abdallah souligne le 21 mai 2011 que « Béji Caid Essebsi et Ben Ali ont en commun un ami qui s'appelle : Kamel Eltaief ».
L'Express qui publiait, le 10 mars 2011, une interview du même Eltaief écrivait : « Proche du Premier ministre Béji Caïd Essebsi, Kamel El Taïef a retrouvé depuis peu les effluves de la politique ».
Contre les propos de Rajhi, l'accusé s'est défendu corps et âme. Toutefois, le 5 mai 2011, Naoufel Ouertani sur Shems FM, lui demande : « Avez-vous été consulté par les premiers ministres ? Avez-vous décidé la nomination de quelques ministres ? ». Kamel Letaïef, zappe la question, et déclare qu'il n'a fait que donner son avis en toute sincérité !
Aussi, Nicolas Beau - réputé être bien informé de ce qui se trame sur la scène tunisienne - rapporte, le 27 mars 2011 dans son blog, une conversation téléphonique avec Leila Kallel, fille de Abdallah Kallel : « A écouter Leila, son père n'aurait trouvé aucun journal prêt à lui donner la parole.
Toujours selon elle, Abdallah Kallel aurait quelques ennemis irréductibles, au sein du sérail, qui alimenteraient la campagne contre lui, notamment Kamel Eltaief, le meilleur ami de Ben Ali jusqu'au mariage avec Leila en 1992. Or, c'est vrai, l'ami Kamel a repris du service aujourd'hui, conseille l'actuel Premier ministre et balance contre ses adversaires auprès de la presse, notamment à Jeune Afrique », pouvons-nous lire. Deux mois se sont écoulés, l'information n'a pas été, officiellement, démentie !
Et quand la « rumeur » rapporte que Slim Amamou, aussi néophyte en politique que Farhat Rajhi, a corroboré lundi dernier les mêmes propos sur la radio Express FM l'existence d'un gouvernement de l'ombre, nous sommes en droit de se dire qu'il y a anguille sous roche !
« Rumeur » médiatisée par une animatrice d'Express FM sur son mur de Facebook. Une animatrice qui n'est pas à son premier exercice de propagation de rumeurs puisqu'il y a quelques semaines, elle inventait l'histoire d'une tentative d'attentat contre le Premier ministre en citant des sources sures !
L'information de Slim Amamou a été cependant rapidement démentie par la radio, l'intervieweur, l'animatrice et, via Twitter, par l'intéressé lui-même.
L'autre « rumeur » qui alimente les « salons » est celle des gouvernements étrangers et leur implication dans la révolution du 14-Janvier et, par la suite, dans la marche du gouvernement. A écouter ces rumeurs, la CIA serait derrière la Révolution tunisienne, par l'entremise d'El Jazira, Kamel Morjane est l'homme des Américains qui ont fini par le lâcher au profit d'Ennahdha dont les dirigeants étaient aux Etats-Unis il y a quelques semaines. Et puis, il y a les Français qui sont derrière on ne sait qui, puisque la France (qui envoie un ministre par semaine) ne peut pas lâcher son pré-carré.
Il n'en demeure pas moins qu'aucun élément plausible ne peut confirmer la thèse d'un gouvernement de l'ombre. Encore moins, le rôle de Kamel Eltaief ou d'un quelconque pays étranger qui voudrait « plomber » la révolution tunisienne. Raisonnablement, on ne devrait donc pas y croire. Au maximum, il y a des lobbies qui soutiennent tel ou autre courant, ce qui est tout à fait normal dans toute vie politique qu'elle soit démocratique ou non.
Cela dit, ceux qui colportent les rumeurs connaissent parfaitement l'axiome de Neale Donald Walsch (dans Conversation avec Dieu), « si vous dites un mensonge suffisamment gros, suffisamment longtemps, ce mensonge deviendra la " vérité " ». Adem Ben Ammar


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