Lors de l'audience du mardi 3 janvier 2012 au tribunal militaire de Tunis, portant sur l'affaire des martyrs et des blessés dans le Grand Tunis et 4 autres gouvernorats du pays, le général Ali Seriati a commencé à déballer des données inédites sur ce qui s'est passé du 17 décembre 2010 au 17 janvier 2011. Selon les dires de Seriati, l'ancien président Ben Ali devait partir à Dubaï le 17 décembre 2010, mais l'incident de l'immolation par le feu de Bouazizi et le fait que Leïla Trabelsi était encore souffrante suite à une opération d'esthétique, le voyage a été reporté. D'ailleurs, ajoute t-il, « on n'a pas pu informer Ben Ali de la mort des trois citoyens à Menzel Bouzaïène, parce qu'il était en train de dîner à Dubaï. Et tout le monde sait que lorsqu'il mange, pour rien au monde il ne faut le déranger ». Le général Seriati a tenu à révéler, que c'est lui-même et un des gendres de Ben Ali qui étaient derrière le discours de ce fameux 13 janvier, tout en niant toute relation de la sécurité présidentielle avec les confrontations entre les policiers et les manifestants durant toute la période des manifestations. D'ailleurs, toujours selon ses dires, l'audit effectué le 16 janvier 2011 a démontré qu'aucune cartouche ne manquait aux armes de la garde présidentielle. Le même prévenu a tenu à préciser que durant les derniers jours précédant le 14 janvier, toutes les forces de sécurité, de la Garde nationale et, bien entendu, l'armée nationale, se trouvaient sous le commandement du ministre de la Défense nationale à l'époque, Ridha Grira et que le ministre de l'Intérieur, n'avait plus aucune autorité, même pas sur les forces de sécurité intérieure. Il ajoutera que s'il n'a pas poussé Ben Ali à prendre l'avion, la Tunisie aurait ressemblé à la Libye, la Syrie et le Yémen. Après cet interrogatoire, l'audience a été reportée au 10 janvier 2012 pour entendre d'autres accusés dont notamment le directeur de la salle des opérations au ministère de l'Intérieur, qualifiée de « boîte noire » de ce département et du pays. A noter, enfin, qu'aucune demande de libération conditionnelle n'a été acceptée par la Cour. N.H