Les prix des hydrocarbures pourraient être ajustés dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour l'année 2012 qui sera soumise, prochainement, à l'Assemblée Constituante, a affirmé Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie, lors d'une conférence de presse tenue, samedi 3 mars 2012 à Tunis, sur l'état des lieux et les perspectives du secteur énergétique, selon la TAP. Pour sa part, Khaled Kadour, directeur général de l'énergie, au ministère de l'Industrie a précisé qu'au cours du mois de février 2012, la production de pétrole brut a enregistré une nette amélioration, atteignant 73 mille barils par jour, contre 65 mille barils, au cours du mois de janvier de la même année. Donc, malgré l'augmentation de la production de pétrole, les prix à la pompe des hydrocarbures seraient revus à la hausse. En effet, le ministre a précisé que «cet ajustement des prix est, essentiellement, dû à la hausse des cours de pétrole sur le marché mondial qui ont dépassé la barre des 100 dollars». Le gouvernement a élaboré le budget de l'Etat pour l'année 2012 en tenant compte de plusieurs indicateurs, dont le prix du baril de pétrole estimé à environ 100 dollars et qui pourrait atteindre 120 dollars (2012/2013), voire même 150 dollars, selon les prévisions. Au cours de l'année 2012, a précisé M. Chakhari, plusieurs projets seront réalisés afin d'impulser la production d'énergie dans le pays. Il a annoncé, dans ce cadre, que des négociations seront entamées avec une société qatarie en vue de mettre en œuvre le projet de la raffinerie de Skhira (gouvernorat de Sfax). L'accent sera, également, mis sur l'intensification des activités de recherches, de maîtrise d'énergie et de développement des énergies renouvelables. Evoquant l'aggravation du phénomène de contrebande de carburants, le ministre a indiqué que «malgré notre compréhension des causes qui poussent les personnes à exercer ce type de commerce, le ministère a pris des mesures répressives contre les contrevenants». Et d'ajouter que la contrebande des hydrocarbures a causé la fermeture de plusieurs stations-service dans les régions frontalières. De son côté, Khaled Kadour a indiqué que cette hausse ne manquera pas de consolider la production d'hydrocarbures (Pétrole, Gaz, GPL) qui devra atteindre, au cours de l'année 2012, 6,74 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). En 2011, la production nationale d'hydrocarbures (6,42 millions de TEP) a régressé de 9%, par rapport à 2010, a-t-il indiqué. Et d'ajouter que la demande intérieure de produits pétroliers et de gaz naturel, a baissé respectivement de 6% et 2%, au cours de la même période. Le responsable a, par ailleurs, précisé, qu'au cours de l'année en cours, des travaux de prospection seront lancés dans 24 nouveaux sites et que les efforts seront axés sur l'exploitation des petits et moyens gisements afin de consolider la production de pétrole. Il a rappelé que les gisements d'El Borma et d'Achtart assurent 50% de la production nationale. Evoquant le "gisement pétrolier de Kairouan", M. Kadour a indiqué que les estimations ne seront validées qu'après le forage des puits de prospection et l'extraction du produit. Si ces réserves potentielles sont prouvées, le ministère de l'Industrie l'annoncera officiellement, a-t-il précisé. Des investissements de l'ordre de 2.597 millions de dinars seront consacrés au secteur des hydrocarbures en 2012, contre 1.399 millions de dinars en 2011. M. Taoufik Ben Dali, directeur général de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) a, pour sa part, indiqué que la Tunisie pourrait importer, au cours de 2012, trois cent mille tonnes de Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL), trois cent mille tonnes d'essences et 1 million de tonne de Gasoil. Six cent mille TEP (Tonne d'Equivalent Pétrole) de la production nationale de pétrole qui a atteint, en 2011, 3,29 millions de TEP, sont raffinées localement et le reste est exporté, a-t-il ajouté.