Lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi 1er août 2012, des représentants de l'association « ATIDE », du réseau « MOURAKIBOUN » et de la coalition « OFIYA », ont vivement critiqué le projet présenté par le gouvernement et qui porte sur la future instance indépendante des élections. Les différents intervenants ont souligné que le projet de loi présenté par le gouvernement mène le pays « droit dans le mur », car il comporte plusieurs aspects dangereux pour l'avenir de la démocratie en Tunisie.« Nous sentons que le pays et la démocratie sont en danger car le projet du gouvernement ne garantit pas l'instauration d'une instance indépendante. Une révision s'impose immédiatement ! » a avoué Rafik Halouani, président de l'association Mourakiboun. Parmi les aspects « dangereux » pour l'avenir de la démocratie, les intervenants ont évoqué la question de la composition de la future instance ainsi que le choix de son président.
D'après le projet de loi du gouvernement, l'instance comporte un président, désigné par consensus par les trois présidents et approuvée par la majorité absolue des constituants, et 8 membres élus par l'Assemblée sur 16 candidats retenus par une commission composée des représentants des différents groupes parlementaires ;un tel projet « permet à une majorité d'imposer ses candidats sans obstacle » a déclaré Kamel Gharbi membre de la coalition « Ofiya ». Au sujet du futur président de l'instance, Moez Bouraoui, président de l'ATIDE a ajouté que la désignation du futur président posera un problème dans le futur, ainsi si un parti obtient plus de 50% des voix pendant les élections législatives et gagne les élections présidentielles, il pourra, selon ce projet de loi, désigner automatiquement le président de l'instance indépendante des élections.
Moez Bouraoui a également regretté le fait que le texte n'oblige pas la future instance à dévoiler les PV des réunions, ainsi et selon l'article 18 du projet présenté par le gouvernement, l'instance n'a aucune obligation de rendre ses décisions accessibles au public. Le président de l'association ATIDE a indiqué que la question de la future instance des élections était une question cruciale pour l'avenir de la Tunisie postrévolutionnaire et que l'ATIDE est prête à collaborer avec les autorités actuelles afin d'aboutir à un consensus sur cette question.