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Tunisie - Le 23 octobre ne peut être qu'une journée noire
Publié dans Business News le 23 - 10 - 2013

La date du 23 octobre 2013 en Tunisie devait être une date de fête et de célébration. Pourtant, c'est une date qui marque la contestation populaire et l'insatisfaction d'un large pan de la société. C'est aussi une journée pendant laquelle on aura vu une mosaïque des maux de la Tunisie, entre l'autisme du gouvernement, l'énième attaque terroriste à Sidi Ali Ben Aoun et des Tunisiens mécontents dans les rues. Le 23 octobre 2013 est tout sauf une date de fête.
Il est midi, sous une chaleur de plomb en ce 23 octobre 2013, des milliers de personnes se sont données rendez-vous à l'avenue Habib Bourguiba pour manifester contre l'illégitimité du régime en place qui squatte le pouvoir depuis un an aujourd'hui. Comme d'autres manifestations, celle-ci s'est passée dans une ambiance bon enfant avec une présence massive de jeunes venus des lycées et des collèges environnants. Il y avait également un nombre considérable de femmes, comme d'habitude.
Ces personnes sont descendues dans la rue pour exprimer un ras-le-bol généralisé de la part d'une population qui en a marre d'évoluer dans le flou le plus total. Une population qui ignore quand auront lieu les élections, qui ignore dans quelle mesure son pouvoir d'achat va continuer à dégringoler, qui ignore si l'avenir de ses enfants est assuré. La société tunisienne vit aujourd'hui coincée entre le marteau de la menace terroriste et l'enclume d'un pouvoir illégitime et incompétent, c'est contre cela que les manifestants sont sortis dans la rue. Au lieu d'être un jour de fête comme le serait un 14 juillet en France, le 23 octobre a été une douloureuse occasion pour tous de se rappeler de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, entre autres.
Cette ambiance oppressante, faite de colère, de tristesse et de dépit, s'est encore plus alourdie quand la nouvelle de la mort de plusieurs membres de la Garde nationale dans des affrontements armés avec un groupe terroriste à Sidi Ali. Par la suite, le retard de la conférence de presse du chef du gouvernement, Ali Laârayedh, et la possibilité que le dialogue national ne démarre pas ont fini par anéantir les maigres restes d'enthousiasme chez les manifestants. La succession de tous ces événements a transformé la journée du 23 octobre 2013 en une journée de deuil et cela s'est vu dans la rue. Parmi les manifestants, il y avait des cris de colère et de rage mais il y avait aussi des larmes et des sanglots. Sous ce gouvernement, la mort est devenue un pain presque quotidien et le terrorisme une préoccupation majeure.
Le scénario algérien, anticipé depuis un certain temps par certains et relevant de l'utopie pour d'autres, devient palpable en Tunisie. Aujourd'hui, des militaires, des policiers et des membres de la Garde nationale paient de leur vie le prix du laxisme et de l'incompétence de deux gouvernements successifs. Aujourd'hui, il ya péril en la demeure. La mort et le sang ne doivent pas devenir monnaie courante, ils doivent susciter l'indignation et la colère à chaque fois. Pourtant, on commence à s'y habituer, à force…
Comme le suggèrent plusieurs internautes tunisiens, il serait plus judicieux de décréter un deuil national continu tant les cadavres s'accumulent. Sans aucune vergogne, Ali Laârayedh avait pourtant annoncé que le terrorisme en Tunisie était vaincu. Avec les nouvelles qui nous tombent dessus aujourd'hui, au mieux c'est de l'incompétence au pire de la complicité. Au lieu d'apaiser et de rassurer, le chef du gouvernement ne fait que verser de l'huile sur le feu par son attitude et par son acharnement à ne pas vouloir lâcher son poste. Pour le chef du gouvernement, la priorité est au dossier sécuritaire. Il a également réitéré l'attachement de son gouvernement à accomplir sa mission et qu'il ne se "soumettrait à personne". "Il ne faut pas laisser de vide à la tête de l'Etat quand on lutte contre le terrorisme", disait-il, mais vu l'état des choses aujourd'hui, le vide serait meilleur que l'incompétence.
La conséquence principale de cette avalanche de mauvaises nouvelles est toute trouvée : les Tunisiens ont peur. Plusieurs personnes ne fréquentent plus les grands centres commerciaux de peur d'attentats terroristes, les Tunisiens sont profondément attristés par le défilé de cadavres que l'on voit le soir au journal télévisé. Grâce à l'incompétence de notre gouvernement, les terroristes auront réussi au moins l'un de leurs objectifs, traumatiser une population et instaurer un climat de peur. Tout le monde se rappelle des images affreuses des soldats qui ramenaient leurs compères égorgés du Mont Chaâmbi. Des images qui avaient chagriné tous les Tunisiens.
Il est absolument vital pour l'avenir de la Tunisie de juguler cette hémorragie causée par le terrorisme. Il devient nécessaire de confier le destin de ce pays à des gens compétents, réellement conscients de la gravité de la situation. Dans un meeting d'Ennahdha à Médenine, les sympathisants du parti islamiste reprochaient à Rached Ghannouchi d'avoir « abandonné » les ministères de l'Intérieur et de la Défense à des personnalités indépendantes. Celui-ci avait répondu que l'important était celui qui « tenait le volant » pas les personnalités au devant de la scène. Edifiant…. Rappelons également que les membres des forces de l'ordre n'ont pas hésité à crier « Dégage » aux visages des trois présidents. Que faut-il de plus pour exprimer un ras-le-bol ?
Avec tout le respect que nous devons à tous les martyrs de la nation, il y en a assez ! Nous ne voulons plus avoir de martyrs à pleurer, nous ne voulons plus que des Tunisiens tombent pour payer le prix de l'incompétence et du laxisme. Combien de morts auraient pu être évitées ? Combien de familles n'auraient pas été déchirées ?
L'un de ces martyrs, Chokri Belaïd, avait dit un jour : « Ils auront recours à la violence chaque fois qu'ils seront étouffés, isolés et à chaque fois que leur popularité chutera ». Que faut-il de plus pour mettre un terme à cette mascarade ?
Les manifestants de la Kasbah ont annoncé qu'ils allaient tenir un sit-in dans cette Place fétiche jusqu'à la démission du gouvernement. Est-ce que cette escalade suffira pour faire reculer le gouvernement et obtenir une accalmie dont la Tunisie a grandement besoin ? Rien n'est moins sur !

Marouen Achouri
* Copyright photo : Willis From Tunis


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