Le président de la République, Moncef Marzouki, a accordé une interview à la radio française France Info dans laquelle il est revenu sur plusieurs problématiques concernant la Tunisie. Le président de la République a assuré que les unités de la Police et de l'Armée nationale démantelaient les réseaux terroristes et assénaient des « coups très sévères » au terrorisme. Pour ce qui est de l'usage de la torture en Tunisie, Moncef Marzouki a assuré être personnellement horrifié par ce type de pratiques et il a déclaré qu'il avait prévenu à plusieurs reprises les chefs des unités sécuritaires que l'usage de la torture ne serait pas toléré. Toutefois, le président a relativisé en assurant que ce ne sont que des incidents isolés contrairement à l'ancien régime où l'usage de la torture était systématique. Concernant le dialogue national, Moncef Marzouki a assuré que celui-ci ne s'est jamais arrêté rendant hommage à la sagesse et à la modération des Tunisiens. Cette modération permet au président d'être optimiste quant à l'issue de la crise politique tunisienne. Pour ce qui est du cas Jabeur Mejri (blogueur condamné à 7 ans de prison à cause de caricatures publiées sur FB), le président de la République a assuré qu'il comptait procéder à sa libération mais qu'il attendait une « accalmie politique » pour avoir « une bonne fenêtre de lancement ». Selon le président, la libération de Jabeur Mejri est susceptible de créer des remous dans le pays et il valait mieux attendre avant de le relâcher pour « la sécurité de la Tunisie et pour sa propre sécurité (NDLR : Jabeur Mejri) ». Moncef Marzouki s'est également livré à certaines confidences en disant : « Je n'ai pas changé mais j'ai mûri ». Il a déclaré également que l'expérience du pouvoir lui avait montré la différence qui existe entre le fait d'être aux manettes et celui d'être opposant. Moncef Marzouki a également déclaré que « le pouvoir c'est aussi l'expérience de l'impuissance » en donnant pour exemple le cas récent de torture « qu'il avait pourtant interdite ». Moncef Marzouki a conclut son interview en disant : « Il ne faut pas demander de miracles aux hommes politiques, les miracles il faut les demander à Dieu ».