Les avocats ont organisé, ce mercredi 5 mars 2014, un sit-in de protestation devant le Palais de la justice de Tunis à 10 heures du matin qui a été suivi par une marche de protestation vers la cour de cassation. Des centaines d'avocats, portant leurs robes noires, se sont réunis devant le palais de justice de Tunis, scandant des slogans pour l'assainissement de la justice et pour la suspension des poursuites contre leurs collègues. On notera que certains avocats contactés par Business News ont indiqué qu'ils n'allaient pas prendre part à ces protestations, jugeant ce mouvement pas assez ferme à leur goût et voulant des décisions plus radicales, comme une grève jusqu'à l'abandon des poursuites contre leurs collègues. Pour sa part, l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire a entamé une médiation pour résoudre la crise entre les avocats et les magistrats et rapprocher les points de vue entre les différentes composantes de la famille judiciaire, selon la TAP. En outre, le ministre de la Justice, des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Hafedh Ben Salah, sur ordre du chef du gouvernement Mehdi Jomâa, avait essayé tout au long de la semaine dernière, en effectuant plusieurs rencontres avec les concernés de trouver une issue, mais jusqu'ici sans résultat. On rappelle que cette crise a commencé suite à l'arrestation de l'avocate Fatma Mejri jeudi 20 février 2014. Les avocats ont manifesté devant le bureau du juge, le lendemain, dénonçant un non respect des procédures en vigueur et de l'article 46 du décret-loi organisant la profession d'avocat. Les magistrats sont en colère, pour leur part, à cause du comportement de certains avocats qui, selon eux, ont insulté le juge d'instruction du 5ème bureau et l'ont presque agressé physiquement (les forces de l'ordre ne l'ayant pas permis). Pour eux, cet incident porte atteinte au prestige de la profession et à la dignité des magistrats. Certains avocats estiment que le malaise est plus profond : la non-acceptation de certains magistrats est due à deux points: le décret-loi organisant la profession d'avocat et la décision du ministère de la Justice de recruter 533 magistrats du second et troisième grade, parmi les avocats et universitaires confirmés. Les choses se sont envenimées suite à l'engagement de poursuite contre 5 avocats. I.N Crédit photo : Adnen Chaouachi